À la une
Se préparer au REQUIEM de Verdi / TEREZIN –Grand Amphithéâtre...
Les brèves d’octobre –
Il aurait 100 ans aujourd’hui : Luciano Berio
Mozart des grands soirs : Luxembourg fait un triomphe à Idomeneo
« Polimnia : l’opéra pour tous », un projet en...
Ça s’est passé il y a 300 ans : mort...
Polimnia: l’opera per tutti
CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach
Elle aurait 100 ans aujourd’hui : Virginia Zeani
Le Voyage de Komitas à Palaiseau : un dialogue entre...
CD – Andrè Schuen : MOZART, un arc dramatique à...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécital

Une soirée musicale 1900 avec Véronique Gens à l’Éléphant Paname

par Patrice Gay 23 septembre 2019
par Patrice Gay 23 septembre 2019
© Franck Juery
0 commentaires 0FacebookTwitterPinterestEmail
1,3K

De retour de Venise où elle inaugurait la dixième saison du Palazzetto Bru-Zane, Véronique Gens proposait mardi un récital de mélodies françaises à l’Éléphant Paname dans le cadre du cycle L’instant lyrique. Le programme constitue un parfait complément à la soirée vénitienne avec un florilège musical puisé dans le répertoire de mélodistes connus (Reynaldo Hahn, Henri Duparc, Ernest Chausson) ou plus confidentiels (le prince Edmond de Polignac, Théodore Dubois).

C’est une soirée pleine de poésie dont profite un public conquis. L’auditeur peut reconnaître Théophile Gautier dans Où voulez-vous aller ? de Charles Gounod, une mélodie composée sur le même poème que la 6e Nuit d’été de Berlioz, ou encore Paul Verlaine (dans La chanson bien douce d’Ernest Chausson). Le récital alterne des mélodies charmantes et fort émouvantes, comme le Lamento d’Edmond de Polignac, avec des airs plus légers, voire facétieux (deux fables de La Fontaine mises en musique par Jacques Offenbach).

Véronique Gens met en valeur avec une grande sensibilité le registre, tantôt lyrique, voire élégiaque, tantôt léger – dans Viens, les gazons sont verts de Charles Gounod – et drôle, des mélodies choisies pour ce concert. Son timbre rond et clair met en valeur l’exaltation amoureuse croissante dans le très rare et mélancolique Ce qui dure de Théodore Dubois (sur un poème du sentimental Sully Prudhomme).

Ses talents de comédienne – que l’on a pu voir au printemps dans Maître Péronilla d’Offenbach – servent parfaitement une voix dont le chant est toujours nuancé et subtil, évitant une interprétation trop uniforme. L’élégance naturelle de la mélodiste donne une unité incontestable et une grande force à ce programme, conférant à la jeune paysanne Perrette – dans La laitière et le pot au lait d’Offenbach – une faconde presque aristocratique qui amuse beaucoup le public.

La soprano est accompagnée au piano par Susan Manoff, dont le goût pour la mélodie française n’est plus à démontrer. L’harmonie entre l’instrument et la voix est parfaite. Véronique Gens peut s’appuyer avec confiance sur ce clavier assuré et sonore qui soutient merveilleusement le chant.

Ce très beau concert fait revivre l’ambiance musicale, toute de délicatesse, de raffinement et de pas feutrés, des salons 1900 chers à Marcel Proust. Son ami Reynaldo Hahn est au demeurant représenté par plusieurs mélodies : l’aérien Rossignol des lilas, mais aussi L’allée est sans fin (cycle des Chansons grises, sur un poème de Paul Verlaine), ou encore le tendre Aimons-nous (poème de Théodore de Banville).

Lors des bis, Véronique Gens offre avec générosité trois pépites à un public conquis et enthousiaste. Elle propose tout d’abord une interprétation de La Vie en rose pleine de suavité, de délicatesse mais aussi de force. Le second rappel permet d’entendre la très émouvante et élégiaque Néère de Reynaldo Hahn, une mélodie du cycle des Études latines (d’après les Poèmes Antiques de Leconte de Lisle) qui n’est pas sans faire songer à un lamento baroque et que l’on ne se lasse pas d’écouter (disque Alpha, 2015).

Hahn, Néère, par Véronique Gens

C’est avec la mélancolique valse chantée des Chemins de l’amour de Francis Poulenc que la soprano prend congé du public. Grâce au talent de Véronique Gens, l’amateur de mélodie se croit transporté, le temps d’une soirée, dans le salon fin-de-siècle de la princesse de Polignac qui fit tant pour la musique. 

Poulenc, Les Chemins de l’amour par Véronique Gens

Les artistes

Véronique Gens, soprano
Susan Manoff, piano

Le programme

Concert du lundi 23 septembre 2019

Mélodies de Gounod, Polignac, Chausson, Lalo, Dubois, Hahn, Duparc, Massenet, Offenbach.

image_printImprimer
Véronique GensSusan Manoff
0 commentaires 0 FacebookTwitterPinterestEmail
Patrice Gay

Patrice Gay est agrégé de Lettres modernes. Après des études de Lettres à l’Université de Clermont-Ferrand, il enseigne en collège, puis en lycée. Il est aujourd’hui professeur de culture générale en classe préparatoire économique à Versailles. Passionné d’opéra, il a conduit de nombreux projets pédagogiques autour d’un spectacle lyrique (Châtelet, Opéra national de Paris, TCE) avec des élèves de lycée (seconde et première) et également avec des étudiants de CPGE technologique.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Disparition tragique d’un papillon dans la lagune vénitienne
prochain post
Feu d’artifice napolitain et italien au Louvre

Vous allez aussi aimer...

Mozart des grands soirs : Luxembourg fait un triomphe...

22 octobre 2025

Le Voyage de Komitas à Palaiseau : un...

19 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025 au Festival Verdi de...

18 octobre 2025

JULIE M. ou l’insoumission baroque à l’Opéra de...

18 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un...

18 octobre 2025

King Arthur de Purcell au TCE : comme...

17 octobre 2025

Naples – Double Mascherate pour Un Bal de...

16 octobre 2025

Salade russe à Lyon

16 octobre 2025

Florence : un Macbeth musicalement captivant au Teatro...

14 octobre 2025

Firenze: al Teatro del Maggio Musicale un Macbeth...

14 octobre 2025

En bref

  • Les brèves d’octobre –

    24 octobre 2025
  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Renza dans Polimnia: l’opera per tutti
  • Farquet dans Mairi, Marianna, Maria : les années grecques inconnues de la Callas : une image authentique de l’art de Maria Callas
  • Van de kerchove dans Aida revient à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de Shirin Neshat
  • Sandra Bonazzi dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà
  • Renza dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Mozart des grands soirs : Luxembourg fait...

22 octobre 2025

Le Voyage de Komitas à Palaiseau...

19 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025 au Festival...

18 octobre 2025