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Fidelio en version vidéographique à l’Opéra-Comique

par Gilles Charlassier 5 octobre 2021
par Gilles Charlassier 5 octobre 2021
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Crédit photos : © Stefan Brion

L’Opéra Comique fait sa rentrée avec l’unique opéra de Beethoven, Fidelio, confié à Cyril Teste, qui avait réglé en 2018 dans cette même salle Favart Hamlet d’Ambroise Thomas. Le metteur en scène français y reprend les mêmes injections vidéographiques, avec, entre autres, des gros plans sur les visages. Si dans le drame shakespearien, le dispositif mettait efficacement l’accent sur les tourments et les ruses d’Hamlet, le procédé tend à faire glisser la parabole morale du singspiel beethovénien vers une caractérisation plus naturaliste que corrobore l’actualisation du cadre de la geôle vers une prison contemporaine d’allure américaine et aseptisée, dessinée par Valérie Grall et rehaussée par les lumières de Julien Boizard, avec un vestiaire à l’avenant, conçu par Marie La Rocca. Le concept ne manque pas de trouvailles pertinentes, à l’exemple du prologue où l’on voit Leonore se muer en Fidelio par le renoncement à sa féminité extérieure, en se coupant les cheveux, ou encore dans le retournement de la caméra vers Pizarro, véritable arme qui démasquera le tortionnaire. Mais le rappel de la violence carcérale gratuite sur Florestan dans l’introduction, ou encore le meurtre transposé sur une table d’injection létale, prennent le parti d’un naturalisme qui, par ailleurs, émousse parfois la théâtralité symbolique du livret et de la musique. La cohérence relative du spectacle a cependant le mérite d’atténuer la teneur surannée du vaudeville au premier acte. La force de l’universalisme irradiant du message de Fidelio n’a pas nécessairement besoin de réalisme.

Annoncée souffrante pour les deux premières représentations, Siobhan Stagg mime le rôle de Leonore tandis que, depuis la fosse, Jacquelyn Wagner restitue la partie vocale. On ne saurait que saluer à la fois l’engagement théâtral de la première et celui, musical, de la seconde, sans oublier la coordination des deux. L’équilibre entre la vaillance et l’homogénéité de la voix sert une incarnation  crédible, à fleur de sentiment. Mais c’est peut-être le Florestan de Michael Spyres qui était le plus attendu. Désormais estampillé « bariténor », l’Américain, dont on a régulièrement salué la robustesse autant que le sens du style et la qualité de la diction dans le répertoire français, fait valoir ces mêmes qualités dans le héros beethovénien. La grande scène du début de deuxième acte, dans le cachot, se distingue par un saisissant crescendo dans le réveil de l’espérance, sensible dans l’évolution de l’émission et de la texture.

Albert Dohmen résume une certaine bonhomie émérite, où la vérité du caractère prime, non sans justesse dramatique, sur la bravoure technique. Le Pizarro de Gabor Bretz contraste avec une noirceur mordante qui condense toute la cruauté du geôlier. Christian Immler assume l’autorité équitable et souveraine du gouverneur Don Fernando. Mari Eriksmoen se garde, avec une appréciable fraîcheur, d’accentuer inutilement les minauderies amoureuses de Marcelline, face au Jaquino à la franchise un rien rustique de Linard Vrielink. Sous la houlette de Raphaël Pichon, les effectifs de Pigmalion soulignent la vigueur de la partition, qui font oublier quelques menues scories ça et là dans les vents. Les discrets bruitages voulus pour les dialogues dans l’esprit théâtral du singspiel prennent plutôt l’allure d’un murmure pseudo-réaliste qui sacrifie aux parasitages numériques. L’essentiel réside cependant dans les couleurs et l’architecture de l’écriture de Beethoven, dont on retrouve ici l’essentiel, avec une vitalité évidente. Prima la musica…

Les artistes

Fidelio / Leonore : Siobhan Stagg / Jacquelyn Wagner 
Marcelline : Mari Eriksmoen 
Florestan : Michael Spyres 
Rocco : Albert Dohmen 
Don Pizarro : Gabor Bretz 
Don Fernando : Christian Immler 
Jaquino : Linard Vrielink 

Raphaël Pichon : direction musicale
Cyril Teste : mise en scène

Le programme

Fidelio

Opéra en deux actes de Beethoven, livret de Josef Sonnleithner, Stephan von Breuning et Georg Friedrich Treitschke, créé au Kärtnertortheater, Vienne, le 23 mai 1814.

Représentation du 27 septembre 2021, Opéra-Comique (Paris). 

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Gilles Charlassier

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