Les riches heures du Festival Radio-France Occitanie Montpellier en juillet

«  Nous sommes prêts à faire la fête avec vous l’été prochain, plus résolus que jamais à retrouver la musique et les musiciens en liberté » confie le directeur du Festival, Jean-Pierre Rousseau, aux futurs publics de sa manifestation, du 10 au 30 juillet 2021. Le dévoilement de la programmation d’un des grands festivals français et européens est déjà une fête qui aiguise notre soif de partager le spectacle vivant. En dépit des conditions, l’annonce de 155 concerts sur 70 lieux d’Occitanie, avec 40 ensembles ou orchestres est un exploit qui promet de riches heures … en présence, et dans le respect des règles sanitaires. Pour ceux qui ne se déplacent pas, les retransmissions sur France Musique seront en direct ou en différé selon les concerts. Le tout étant évidemment soumis à la réouverture des salles de concert !

Retrouvez l’intégralité du programme ici !

Investir le territoire occitan

Présidé conjointement par la Présidente de Région (Carole Delga) et celle de Radio-France (Sibyle Veil), le Festival de Radio-France Occitanie Montpellier a la volonté d’investir le large territoire occitan depuis plusieurs éditions. Si l’épicentre demeure Montpellier et ses infrastructures (l’Opéra Berlioz et le Corum où les équipes de France Musique s’installent), le maillage des manifestations sur le territoire n’oublie ni les villes – de Toulouse à Narbonne ou à Perpignan – ni les villages de l’Ariège jusqu’au Gard ou la Lozère. Côté lieux patrimoniaux, leur sélection ne manque pas de potentiel. Le Mémorial du Camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) accueillera les musiques traditionnelles d’Arménie (23 juillet), l’abbaye de Valmagne (Hérault) résonnera des chants du culte marial en Méditerranée (29 juillet). Côté plein air, la cour de l’abbaye-école de Sorèze (Tarn) sera propice à tutoyer les étoiles de Pléïades de Xenakis avec les percussions de l’Orchestre national de France, tandis que l’amphithéâtre des micocouliers du Domaine d’O (Montpellier) sera le repère des soirées Jazz.

Le cycle des « Leçons de ténèbres » du baroque français est un itinéraire patrimonial qui allie musique et architecture en région. Et pourquoi pas tourisme pour les festivaliers baroqueux ? En effet, chaque soirée sélectionne un compositeur – Charpentier, Couperin, Brossard, Bouzignac, Delalande, Lambert, Gouffet – pour goûter aux acoustiques exceptionnelles de cathédrales (celles de Saint-Lizier ou de Cahors, par exemple) et d’abbayes (Conques). La diversité est également celle des ensembles convoqués, tels le Poème harmonique, le Ricercar Consort, le Consort, Il Caravaggio, etc.

Les concerts lyriques et l’opéra

Outre le centenaire C. Saint-Saëns et celui d’A. Piazzola, célébrés l’un avec Les Siècles (19 juillet) ou l’Orchestre national de France (20 juillet), l’autre avec des ensembles ad hoc, notre webzine d’opéra s’attarde sur le versant lyrique de la manifestation. Un versant éclairé par la master class de la soprano Françoise Pollet, du 21 au 23 juillet (salle Einstein du Corum).

Adriana Gonzalez – © Marine Cessat-Begler

Lorsque l’Hommage à Barbara, avec chanteuse, accordéon et piano démarre le 14 juillet (Montpellier), le concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France est également festif (Opéra Berlioz, 18 juillet) dans les couleurs latino. Plusieurs solistes y contribuent, dont la soprano Adriana Gonzalez dans les œuvres du mexicain S. Revueltas et du brésilien H. Villa-Lobos. 

Le 22 juillet, l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée invite la mezzo Sarah Aristidou pour les Folksongs de L. Berio.Deux récitals lyriques de prestige se dérouleront la dernière semaine de la manifestation : celui du contre-ténor J.J. Orlinski (Opéra Berlioz, 27 juillet) magnifiera l’opéra baroque avec l’ensemble Il Pomo d’Oro. Quant à celui de clôture du Festival, sa carte blanche à l’irrésistible soprano Sonya Yoncheva (Opéra Berlioz, 30 juillet) promet de fortes émotions (probablement de l’opéra vériste) avec la complicité du chef Domingo Hindoyan (son époux) à la tête de l’Orchestre national de Montpellier Occitanie.

 

John Osborn – © Mathilde Fasso

Enfin, la rareté lyrique du Festival sera l’exhumation de Bacchus (26 juillet), opéra de J. Massenet sur un livret de C. Mendès, créé à l’Opéra de Paris en 1909, et depuis lors tombé dans l’oubli. En version concert, il nous transportera de la Grèce antique vers les Sakyas du Népal sous les auspices du dieu de l’ivresse dionysiaque (John Osborn dans le rôle de Bacchus), pris entre l’amour d’Ariane et celui de la reine Hindoue (Catherine Hunold, Virginie Verrez). Le chef danois Michael Schønwandt, maître d’œuvre de telles résurrections (on se souvient de l’épique Fervaal lors de l’édition 2019), dirigera les artistes et l’Orchestre national de Montpellier. Et « le Baptême du vin » de la partition résonnera dans les territoires vignerons d’Occitanie !