Le retour à la vie célébré au festival Berlioz

Du 17 au 30 aout 2021, le festival Berlioz célèbre   le « Retour à la vie » à la Côte Saint-André et en divers lieux du Dauphiné (Isère).  Cette édition est d’un faste impressionnant, tant par la programmation berliozienne (Lélio ou le Retour à la vie, Les Troyens à Carthage, L’Enfance du Christ, Requiem, etc.) que par les commémorations associées. En effet, le gala Saint-Saëns et les concerts en lien avec Gustave Flaubert sont de riches satellites de l’astre berliozien, tandis que les grandes fêtes de de l’Eau et de la Terre célèbrent notre biosphère.

Berlioz dans diverses Scènes aux champs

Ce retour à la vie s’affiche d’emblée avec Berlioz en Petit Prince (voir l’affiche) surplombant notre planète bleue. En conférence de presse, Bruno Messina, directeur du Festival, confie son espoir de célébrer la Terre depuis le Dauphiné par deux fêtes. Le 17 aout, celle d’ouverture investit les berges du lac de Roybon, site sauvage, pour animer Water music de Haendel et autres jeux aquatiques, sans oublier le bal folk dauphinois en soirée. En clôture (30 aout), la fête de la Nature n’oublie ni les démonstrations d’agriculteurs ni les concerts thématisés : successivement le chœur masculin Spirito autour d’OM (le son originel), l’Insula Orchestra dans une Pastorale pour la planète – entre la Scène aux champs de la Fantastique et la Pastorale de Beethoven – sous la direction de L. Equilbey.

Après l’année blanche des festivals, l’œuvre berliozienne renoue avec les fastes du 150tenaire (édition 2019). Une journée sous les auspices de l’Italie  (19 aout) propose Harold en Italie avec la jeune altiste Sindy Mohamed, et la mezzo Sophie Koch dans Herminie, la cantate du Prix de Rome, concours que tente l’étudiant Berlioz pour la troisième fois.

Il revient au Cercle de l’Harmonie, sous la baguette de J. Rohrer, de célébrer le mélodrame Lélio ou le Retour à la vie  (24 aout), incarné par Eric Genovese de la Comédie-Française ou par le ténor Mathias Vidal. Le lendemain, l’oratorio L’Enfance du Christ (25 aout) renoue avec l’univers de l’enfance catholique d’Hector, interprété par l’Orchestre national de Lyon et le chœur Spirito, sous la direction de J. Nelson. Les 26 et 27 aout, les inconditionnels de l’Orchestre et du chœur du Théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, dirigé par V. Gergiev, peuvent réserver La Damnation de Faust, puis le Requiem, avec une distribution vocale en cours. Le lendemain, les Nuits d’été de Berlioz  (28 aout)  et Le Songe de Mendelssohn (dans le texte anglais) tissent leurs sortilèges avec l’Orchestre révolutionnaire et romantique sous la direction de J. E. Gardiner. La soprano Léa Desandre, le ténor Cyril Dubois et le baryton Lionel Lhote en sont les jeunes solistes.

Seul report de l’édition 2020,  Les Troyens à Carthage (22 aout) feront vibrer la cour du château Louis XI avec le Jeune Orchestre européen H. Berlioz et le Chœur de l’Orch. de Paris, dirigés par F.-X. Roth. Isabelle Druet (Didon), Delphine Haidan (spectre de Cassandre), Mirko Roschkowski (Enée) et Vincent Le Texier (Narbal, Priam) seront les protagonistes de la fresque gréco-romantique.

Les satellites

Avec Les Siècles et son chef F.-X. Roth, le gala Saint-Saëns (18 aout) est l’occasion de goûter les poèmes symphoniques d’un talentueux orchestrateur ayant tiré profit du Grand Traité d’instrumentation et d’orchestration. Quant au gala Flaubert (20 aout), son orientalisme met en perspective les figures de Cléopâtre (celle de Berlioz suivra celle de Mel Bonis), de Salammbô (roman qui fascinait Hector) ou d’Hérodiade avec la mezzo Véronique Gens et l’Orchestre national de Lorraine.
En synergie de ce satellite, le colloque international consacré à « Berlioz, Flaubert et l’Orient » se tiendra du 21 au 23 aout à Saint-Antoine-l’Abbaye.

Deux inédits intriguent déjà les festivaliers. Le texte flaubertien Le Château des cœurs (23 aout) est le support d’un spectacle féérique sur une sélection de partitions de jeunesse de Berlioz, avec la Compagnie Opéra 3 à la barre. L’autre inédit commémore Napoléon avec familiarité par le biais du répertoire chansonnier de la Révolution jusqu’à la Commune en passant par Béranger.

Enfin, l’oratorio handelien Israel in Egypt (21 aout) est programmé avec Le Concert Spirituel dans la version en 2 parties que Berlioz dirigeait. Les soprani Florie Valiquette, Chanton Santon-Jeffery, les basses Andres Wolf et Tomislav Lavoie tireront profit de l’acoustique de l’église-abbatiale de Saint-Antoine-L’Abbaye.

Pour les informations pratiques, c’est ici !