MANON LESCAUT, Puccini (1893) – dossier

Dramma lirico en 4 actes de Giacomo Puccini, livret de Giuseppe Giacosa, Luigi Illica, Ruggero Leoncavallo, Domenico Oliva, Marco Praga, Giulio Ricordi et Giacomo Puccini, créé le 1er février 1893 au Teatro Regio de Turin

LES AUTEURS

Le compositeur

Giacomo Puccini , 08 avril 1908

Giacomo Puccini (1858-1924)

Giacomo Puccini naît à Lucques dans une famille de musiciens en 1858. Élève de Ponchielli, il connaît son premier grand succès avec Manon Lescaut (1893), et se consacre dès lors presque exclusivement à l’opéra. Après Manon Lescaut, il compose La bohème (1896), Tosca (1900) et Madama Butterfly (1904) qui remportent un immense succès et jouissent toujours aujourd’hui d’une très grande popularité. Outre ces ouvrages, il fait aussi représenter La fanciulla del West (1910), et Il trittico (1918). Atteint d’un cancer de la gorge, il s’éteint à Bruxelles en 1924 avant d’avoir pu achever son ultime chef-d’œuvre : Turandot, créé de façon posthume en 1926. 

Malgré d’évidentes affinités avec d’autres compositeurs italiens du tournant du siècle, les musicologues refusent le plus souvent de le considérer comme appartenant au mouvement dit vériste, en raison des thèmes de ses livrets mais aussi d’une esthétique musicale très personnelle. Si l’on reproche parfois au musicien une supposée facilité, on oublie souvent qu’il suscita l’admiration de musicologues, musiciens ou compositeurs aussi aguerris et talentueux qu’Arnold Schoenberg (qui le considérait comme le plus grand harmoniste de son temps) ou René Leibowitz.

Les librettistes

Giuseppe GIACOSA (1847-1906)
Auteur dramatique, librettiste

Luigi ILLICA (1857-1919)
Librettiste

Ruggero LEONCAVALLO (1857-1919)
Compositeur

Domenico OLIVA(1860-1917)
Auteur, journaliste, homme politique, critique littéraire

Marco PRAGA (1862-1929)
Dramaturge

Giacomo PUCCINI (1858-1924)
Compositeur

Giulio Ricordi (1840-1912)
Compositeur, éditeur musical – © Achivio Storico Ricordi

L’ŒUVRE

La création

Après le grand succès remporté par Le Villi et l’échec d’Edgar, Manon Lescaut constitue, pour Puccini, le triomphe qui assurera sa notoriété et attirera sur lui l’attention des opéras du monde entier. Le succès de la création turinoise (le 1er février 1893 au Teatro Regio) est éclatant, et lorsque l’œuvre est créée à la Scala un an plus tard (avec un nouveau finale pour le premier acte), le triomphe se répète. Très vite, l’opéra est créé un peu partout en Europe (il est proposé au public niçois en 1906 puis aux Parisiens en 1910), en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, avec partout le même accueil chaleureux. Si l’œuvre reste aujourd’hui moins jouée que Tosca, La bohème ou Turandot, elle n’en demeure pas moins l’un des titres les plus célèbres de son auteur. 

Le livret

Lorsqu’on considère le nombre de personnes impliquées dans la rédaction du livret de Manon Lescaut et les multiples difficultés rencontrées au cours de son écriture, on reste pour le moins surpris devant la qualité du résultat obtenu : non seulement le livret se prête admirablement à une mise en musique efficace, réservant au sein de chaque acte quelques pics dramatiques permettant l’émergence d’arias, de duos ou d’ensembles, mais il présente aussi une progression dramatique très bien pensée, avec une focalisation progressivement resserrée sur le couple d’amants : si l’opéra commence par un tableau animé où apparaissent plusieurs personnages secondaires et de nombreux figurants, il s’achève au dernier acte sur un tableau désolé où Manon et Des Grieux restent seuls en scène, pour un ultime duo d’amour hautement tragique.

Le roman de l’Abbé Prévost grouille de personnages et d’événements secondaires – dont certains se répètent, telles les infidélités successives de Manon. Les librettistes resserrent l’action (plus de Tiberge ou de Comte Des Grieux, plus de M. de T., plus d’Hôtel de Transvylvanie), laquelle ne se déroule plus que dans quatre sphères distinctes : Amiens (la rencontre et l’enlèvement de Manon) ; Paris (Manon chez M. Géronte., le vol des bijoux, l’arrestation) ; le Havre (la déportation) ; l’Amérique (la mort de Manon, avec un air – « Sola, perduta, abbandonata » – résumant d’une façon saisissante les aventures tragiques vécues par le couple sur le sol américain). 

Acte I

Sur la grand place d’Amiens

 LA RENCONTRE

J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquai-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s’appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes qui se retirèrent aussitôt ; mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait de faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention ; moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais, loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur.

Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens, et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait déjà si éclairé depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments ; car elle était bien plus expérimentée que moi : c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré, et qui a causé dans la suite tous ses malheurs et les miens. 

Abbé Prévost, Manon Lescaut (Première partie)

L’étudiant Edmond et le chevalier Des Grieux observent les passants sur la place d’Amiens. Des Grieux cherche qui, parmi les jeunes filles présentes, pourrait correspondre à l’image qu’il se fait de la « maîtresse idéale ». 

https://www.youtube.com/watch?v=eqTXZ0bgZIA&t=15s

« Tra voi, belle », Jonas Kaufmann (2014)

De la diligence d’Arras descendent un fermier général, Géronte de Ravoir, et une jeune femme, Manon Lescaut, accompagnée de son frère. Des Grieux tombe immédiatement sous le charme de la jeune fille, que son frère conduit au couvent.
Géronte a prévu d’enlever Manon : à cette fin, il demande qu’on fasse venir une voiture. Edmond prévient Des Grieux des projets du fermier général. Manon et Des Grieux sautent dans la voiture commandée par Géronte et s’enfuient. À Géronte dépité qui regarde partir les amants, Lescaut explique que Manon n’aimant pas la misère, elle aura tôt fait de quitter Des Grieux…

Acte II
À Paris, dans l’hôtel particulier de Géronte

L’INFIDÉLITÉ DE MANON

Manon était occupée à lire. Ce fut là que j’eus lieu d’admirer le caractère de cette étrange fille. Loin d’être effrayée et de paraître timide en m’apercevant, elle ne donna que des marques légères de surprise dont on n’est pas le maître à la vue d’une personne qu’on croit éloignée. « Ah ! c’est vous, mon amour ? me dit-elle en venant m’embrasser avec sa tendresse ordinaire. Bon Dieu, que vous êtes hardi ! qui vous aurait attendu aujourd’hui dans ce lieu ? » Je me dégageai de ses bras, et, loin de répondre à ses caresses, je la repoussai avec dédain, et je fis deux ou trois pas en arrière pour m’éloigner d’elle. Ce mouvement ne laissa pas de la déconcerter. Elle demeura dans la situation où elle était, et elle jeta les yeux sur moi en changeant de couleur.

[…] Comme je demeurai quelque temps en silence, et qu’elle remarqua mon agitation, je la vis trembler, apparemment par un effet de sa crainte.

Je ne pus soutenir ce spectacle. « Ah ! Manon, lui dis-je d’un ton tendre, infidèle et parjure Manon ! par où commencerais-je à me plaindre ? Je vous vois pâle et tremblante ; et je suis encore si sensible à vos moindres peines, que je crains de vous affliger trop par mes reproches. Mais, Manon, je vous le dis, j’ai le cœur percé de la douleur de votre trahison ; ce sont là des coups qu’on ne porte point à un amant, quand on n’a pas résolu sa mort. Voici la troisième fois, Manon ; je les ai bien comptées ; il est impossible que cela s’oublie. C’est à vous de considérer, à l’heure même, quel parti vous voulez prendre ; car mon triste cœur n’est plus à l’épreuve d’un si cruel traitement ; je sens qu’il succombe et qu’il est près de se fendre de douleur. Je n’en puis plus, ajoutai-je en m’asseyant sur une chaise ; j’ai à peine la force de parler et de me soutenir. »

Elle ne me répondit point ; mais, lorsque je fus assis, elle se laissa tomber à genoux, et elle appuya sa tête sur les miens, en cachant son visage de mes mains. Je sentis en un instant qu’elle les mouillait de ses larmes.

Abbé Prévost, Manon Lescaut (Seconde partie)

De fait, Manon s’est rapidement placée sous la protection de Géronte, chez qui elle vit désormais. Elle fait part à son frère Lescaut de la mélancolie qui l’habite, malgré tout le luxe qui l’environne. 

https://www.youtube.com/watch?v=G1CtG2b6JhU

« In quelle trine morbide », Renée Fleming

Lescaut explique à sa sœur que Des Grieux l’aime toujours et cherche à s’enrichir par le jeu. Il part chercher le jeune homme, lequel pénètre bientôt dans le boudoir et accable la jeune femme de reproches. Manon parvient vite à reconquérir le cœur de son amant, mais les deux amoureux sont surpris par Géronte. Pour se débarrasser de lui, Manon lui tend un miroir et lui demande de comparer son visage à celui du jeune homme. Outré, Géronte quitte la salle, en promettant de leur donner très vite de ses nouvelles. 
Quelques instants plus tard, Lescaut survient et annonce aux jeunes gens que Géronte est de retour, accompagné de soldats venus arrêter le couple d’amoureux. Il faut s’enfuir, mais Manon hésite à quitter tout ce luxe. Elle accepte à condition de pouvoir emporter avec elle quelques bijoux. Mais les amoureux ont trop tardé : les soldats surgissent et  arrêtent Manon.  À Des Grieux qui tentait de s’interposer, Lescaut glisse : « Si vous êtes pris, mon cher, qui pourra sauver Manon ? »

Acte III
Le port du Havre

LA DÉPORTATION

Manon parla peu ; il semblait que la honte et la douleur eussent altéré les organes de sa voix ; le son en était faible et tremblant.

Elle me remercia de ne pas l’avoir oubliée, et de la satisfaction que je lui accordais, dit-elle en soupirant, de me voir du moins encore une fois, et de me dire le dernier adieu. Mais, lorsque je l’eus assurée que rien n’était capable de me séparer d’elle, et que j’étais disposé à la suivre jusqu’à l’extrémité du monde, pour prendre soin d’elle, pour la servir, pour l’aimer et pour attacher inséparablement ma misérable destinée à la sienne, cette pauvre fille se livra à des sentiments si tendres et si douloureux, que j’appréhendai quelque chose pour sa vie d’une si violente émotion. Tous les mouvements de son âme semblaient se réunir dans ses yeux. Elle les tenait fixés sur moi. Quelquefois elle ouvrait la bouche sans avoir la force d’achever quelques mots qu’elle commençait. Il lui en échappait néanmoins quelques-uns :

c’étaient des marques d’admiration sur mon amour, de tendres plaintes de son excès, des doutes qu’elle pût être assez heureuse pour m’avoir inspiré une passion si parfaite, des instances pour me faire renoncer au dessein de la suivre, et chercher ailleurs un bonheur digne de moi, qu’elle me disait que je ne pouvais espérer avec elle.

Abbé Prévost, Manon Lescaut (Seconde partie)

Manon a été condamnée à être déportée en Louisiane avec d’autres femmes de mauvaise vie. Grâce à Lescaut qui a soudoyé les gardiens, Des Grieux parvient à s’entretenir un bref instant avec la jeune femme, mais déjà un roulement de tambour retentit : les prostituées sont appelées une à une et embarquent à tour de rôle sur le navire. Quand vient le tour de Manon, Des Grieux, fou de désespoir, s’interpose et implore le commandant : « Je vous en supplie ! Voyez comme je pleure, comme je vous implore ! Vous prenez mon sang et ma vie ! Emmenez-moi avec vous, comme mousse, ou pour n’importe quelle besogne – et j’en serai heureux. Ayez pitié ! Je ne serai pas ingrat… » Devant tant de désespoir, le commandant cède… et Des Grieux est autorisé à embarquer.

https://www.youtube.com/watch?v=_NsJXSkalR4

« Ah! non v’avvicinate…No! pazzo son! » – Plácido Domingo (Milan, 1978)

Acte IV
Un désert, en Amérique

LA MORT

Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse endormie, et je n’osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. Je m’aperçus, dès le point du jour, en touchant ses mains, qu’elle les avait froides et tremblantes ; je les approchai de mon sein pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement, et, faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit d’une voix faible qu’elle se croyait à sa dernière heure.

Je ne pris d’abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l’infortune, et je n’y répondis que par les tendres consolations de l’amour. Mais ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains, dans lesquelles elle continuait de tenir les miennes, me firent connaître que la fin de ses malheurs approchait.

N’exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis ; je reçus d’elle des marques d’amour au moment même qu’elle expirait : c’est tout ce que j’ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement.

Mon âme ne suivit pas la sienne. Le ciel ne me trouva sans doute point assez rigoureusement puni ; il a voulu que j’aie traîné depuis une vie languissante et misérable. Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse.

Je demeurai plus de vingt-quatre heures la bouche attachée sur le visage et sur les mains de ma chère Manon. Mon dessein était d’y mourir ; mais je fis réflexion, au commencement du second jour, que son corps serait exposé, après mon trépas, à devenir la pâture des bêtes sauvages. Je formai la résolution de l’enterrer, et d’attendre la mort sur sa fosse. 

Abbé Prévost, Manon Lescaut (Seconde partie)

Mais la beauté de Manon a suscité de nouvelles tragédies en Amérique, et les deux amants ont dû  s’enfuir une nouvelle fois. Les voilà à bout de forces, perdus en plein désert près de la Nouvelle-Orléans. Manon est épuisée. Des Grieux s’éloigne pour tenter de trouver un peu d’eau, ou un quelconque secours. Restée seule Manon clame sa peur et son refus de mourir. 

https://www.youtube.com/watch?v=nRCY18PWv8w

« Sola, perduta abbandonata », Maria Callas (1957)

Lorsque Des Grieux revient, elle se blottit dans les bras du jeune homme pour y mourir…
« L’oubli effacera mes fautes… mais mon amour ne mourra pas », chante-t-elle dans un dernier souffle à son amant désespéré. 

La partition

Quatre ans après l’inégal Edgar, Puccini réussit ici un coup de maître. Ne cherchant nullement à rendre hommage, comme l’avait fait Massenet en 1884, au XVIIIe siècle français, il utilise l’histoire de Manon et Des Grieux pour exacerber les passions vécues par les personnages et mettre en lumière le cheminement tragique qui les conduit à leur perte. Le résultat est peut-être assez éloigné de l’écriture à la fois délicate et touchante qui est celle l’Abbé Prévost dans le roman de 1731 ; il n’en est pas moins bouleversant. La trajectoire de l’œuvre est remarquablement pensée. Chaque acte présente une ambiance qui lui est propre, admirablement mise en musique : le premier acte est tout à la fois badin (scène de foule au lever du rideau) et tendrement lyrique lorsque Des Grieux rencontre Manon et commence à succomber à son charme ;

le second évoque au mieux l’ennui distingué qui règne chez Géronte, avant que l’arrivée impromptue de Des grieux (« Tu, tu, amore, tu ») ne précipite le drame de façon implacable. Le troisième acte, introduit par un splendide intermezzo, atteint un haut degré de pathétisme : la superposition du chant des deux amants et de l’appel des prostituées embarquant pour la Louisiane est une idée hautement émouvante, et la supplique finale de Des Grieux, pour peu que l’interprète soit à la hauteur de cette page exigeante, tire les larmes du Capitaine… comme des spectateurs ! Enfin, le quatrième acte, long duo d’amour et de mort tout juste interrompu par l’air de Manon (« Sola, perduta, abbandonata », l’un des plus bouleversants jamais composés par Puccini), est un sommet de l’art puccinien – et de l’opéra italien en général.

LES ENREGISTREMENTS
Notre sélection pour voir et écouter l’œuvre

LP et CD

  •  Licia Albanese, Jussi Björling – Chœur et orchestre de l’Opéra de Rome, dir. Jonel Perlea – RCA (1954)

  • Maria Callas, Giuseppe di Stefano – Chœur et Orchestre du Teatro alla Scala, dir. Tullio Serafin – EMI (1957)

  • Montserrat Caballé, Placido Domingo – New Philharmonia Orchestra, Ambrosian Opera Chorus, dir. Bruno Bartoletti – EMI (1971)

  • Mirella Freni, Placido Domingo, Philharmonia Orchestra, Giuseppe Sinopoli – Deutsche Grammophon (1984)

  • Kiri Te Kanawa, José Carreras, Chœur et Orchestre du Théâtre Communal de Bologne, dir. Riccardo Chailly – Decca (1987)

  • Mirella Freni, Luciano Pavarotti, Metropolitan Opera Orchestra and Chorus, dir. James Levine – Decca (1993 )

  • Nina Rautio, Peter Dvorsky, Orchestre et Chœur de la Scala, dir. Lorin Maazel – Sony (1992)

  • Anna Netrebko, Yusif Eyvazof, Münchner Rundfunkorchester, dir. Marco Armiliato – DG (2016)

DVD et Blu-ray

  • Renata Scotto, Placido Domingo, Chœur et Orchestre du Metropolitan Opera, dir. James Levine ; mise en scène  Gian Carlo Menotti – DG (1980)

  • Kiri Te Kanawa, Placido Domingo, Chœur et Orchestre de Covent Garden, dir. Giuseppe Sinopoli, mise en scène Götz Friedrich – Opus Arte (1983)

  • Miriam Gauci, Jan Danckaert, The Flemish Opera Symphony and Chorus, dir. Silvio Varviso, mise en scène Robert Carsen – Arthaus (1991)

  • Adina Nitescu, Patrick Denniston, Chœur et Orchestre du Festival de Glyndebourne, dir. John Eliot Gardiner, mise en scène Graham Vick – NVC Arts (1997)

  • Maria Guleghina, José Cura, Chœur et Orchestre de la Scala, dir. Riccardo Muti, mise en scène Liliana Cavani – TDK (1998)

  • Karita Mattila, Marcello Giordani, Choeur et Orchestre du Metropolitan Opera, dir. James Levine, mise en scène Gian Carlo Menotti – EMI (2008)

  • Kristine Opoloais, Jonas Kaufmann, Chœur et Orchestre de Covent Garden, dir. Antonio Pappano, mise en scène Jonathan Kent – Sony (2015)

Streaming

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Freni, Dvorsky – Varviso/Sierra, Liceu de Barcelone, 1990

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Guleghina, Cura – Muti/Cavani, Milan, 1998

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Siri, Kunde – Noseda/Borrelli, Turin, 2017

SPECTACLES
Comptes rendus