LES ITALIENS À PARIS (11) : Donizetti, Rita ou le mari battu [composé en 1841]

Découvrez, dans cette nouvelle rubrique, un florilège d’opéras (du Siège de Corinthe à Don Carlos) composés par des musiciens italiens pour l’Opéra de Paris !

Donizetti, Rita, ou le mari battu [1841]


LA CREATION

L’Opéra-Comique (en 1892)

L’œuvre ne fut pas créée du vivant du compositeur. On la retrouva après sa mort et elle ne fut créée qu’en 1860 à l’Opéra-Comique, avec Caroline Lefèbvre (mezzo-soprano) en Rita, Victor Warot (ténor) en Beppe et M. Barielle (baryton) en Gaspar.  Elle disparut rapidement – et durablement – de l’affiche.

Caroline Lefèbvre (par Charles Vogt)

Victor Warot (en 1865)

© Musée Carnavalet

LE LIVRET

Le livret, signé Gustave Vaëz, met en scène une forte femme, Rita, aubergiste mariée à Beppe qu’elle maltraite sans façon. Arrive Gaspar, premier mari de Rita, que tout le monde croyait noyé. Gaspar pensait lui aussi que Rita était morte, et il venait précisément en vue d’obtenir un certificat de décès afin de pouvoir se remarier. Beppe veut saisir cette occasion pour se débarrasser de sa femme, et rendre Rita à son époux « officiel ». Rita, en se rappelant la vie que lui faisait  mener son premier mari, refuse de le suivre. Rita et Beppe finissent par se réconcilier, et Gaspar les quitte après avoir donné à Beppe quelques conseils sur la façon de se conduire avec sa femme.

LA PARTITION

L’œuvre est très courte (il s’agit d’un opéra-comique en un acte) mais bien construite et amusante. La partition comporte quelques morceaux irrésistibles, parmi lesquels le duo entre Gaspar et Beppe (il s’agit pour les deux hommes de se livrer à un jeu : celui qui perdra devra garder Rita avec lui !) ou encore l’air que chante Beppe lorsqu’il pense être débarrassé de sa femme :  « Je suis joyeux comme un pinson ». 

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« Allegro io son« , version italienne de « Je suis joyeux » par Juan Diego Flórez

LA FORTUNE DE L’ŒUVRE

Après une création qui ne fut guère un succès, il fallut attendre une centaine d’années pour voir réapparaître Rita : ce fut à Rome en 1955, puis à la Scala de Piccola à Milan en 1965. On redécouvrit en ces occasions une partition pleine de verve et de fantaisie, et l’œuvre, depuis, a fait d’assez nombreuses réapparitions, tant dans sa version originale française que dans sa traduction italienne. En ces temps où il n’est plus guère possible de représenter des disputes conjugales sur scène, peut-être aura-t-elle cependant aujourd’hui plus de mal à s’imposer sur scène…