L'HISTOIRE
L'horreur, l'Art, le Souvenir
Ce qui se passa dans le camp de Terezin, de 1941 à la fin de la guerre, constitue peut-être l’un des épisodes les plus inconcevables de la seconde guerre mondiale. Contraints de se livrer à une sinistre mascarade, les déportés – pour l ’essentiel des Juifs âgés, des artistes ou des intellectuels –, durent contribuer malgré eux à une effroyable mystification : celle du comme si. Comme si l’horreur des camps n’existait pas. Comme si les nazis étaient tout à fait attentionnés envers les Juifs. Comme si à Terezin, ceux-ci pouvaient, grâce à Hitler, couler des jours heureux, en se livrant aux plaisirs des arts, du sport, ou du doux farniente. Soucieux de faire taire les rumeurs faisant état de camps de la mort et posant ainsi le socle de ce qui deviendra, pour hélas de longues années, l’abject négationnisme, les nazis autorisent les visites de la Croix Rouge dans le camp (du moins certaines parties de celui-ci) et tournent même un film : Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet (Theresienstadt. Un documentaire sur la zone de peuplement juif) dans des décors d’opérette, dans lesquels les Juifs sont contraints de simuler une vie heureuse et insouciante. Au total, ce seront pourtant plus de 150 000 personnes qui auront été détenues dans cette « antichambre d’Auschwitz », et des dizaines de milliers qui y mourront.
La présence d’artistes cependant, l’obligation dans laquelle on les mit de pratiquer leur art – à moins que cette pratique n’ait quelquefois eu lieu de leur propre chef, afin de donner un semblant de sens à leur simulacre de vie – fait que, miraculeusement, la barbarie s’est peut-être, très ponctuellement, l’espace de trop brefs instants, tenue à distance dans le camp de Terezin. Ainsi, le musicien Rafael Schächter (1905-1944), compositeur, pianiste et chef d’orchestre, réussit-il ce tour de force de faire travailler, répéter et interpréter le colossal Requiem de Verdi dans des conditions qu’on peut deviner évidemment on ne peut plus difficiles :
pas d’orchestre mais deux pianos, pas de choristes professionnels mais des amateurs qui ont dû apprendre le terrifiant Dies irae ou la difficile fugue finale du Libera me, éprouvants même pour les choristes les plus aguerris, et une heure de musique autorisée seulement contre l’heure 40 que dure l’œuvre de Verdi. Schächter, porté par l’énergie du désespoir, réussira ce tour de force de monter à plusieurs reprises ce chef-d’œuvre de la musique sacrée, malgré l’émotion insoutenable qui dut être celle de condamnés chantant une messe des morts devant leurs propres bourreaux, malgré les choristes qui seront exécutés à l’issue de chaque représentation, et qu’il faudra, de façon tragiquement absurde, de nouveau recruter et former…
Verdi, Requiem : « Dies irae » – Claudio Abbado, Berlin Philharmonic, 2002
Verdi, Requiem : « Libera me » – Leontyne Price, Herbert von Karajan, Scala de Milan, 1967
Symboliquement, l’histoire est trop forte pour qu’on ne s’évertue pas à en perpétuer le souvenir : ce Requiem, inlassablement répété et remonté, apparaît aujourd’hui sinon comme une victoire de l’art et des valeurs humanistes contre la barbarie, du moins comme l’effort indispensable et incessamment renouvelé des justes contre l’extrémisme, l’intolérance et la haine. Le chant épouvanté, torturé, et finalement apaisé du Libera me de Verdi sonne comme un cri de révolte, de terreur et d’incompréhension, mais aussi, dans ses toutes dernières mesures, comme la promesse plus ou moins lointaine d’une sérénité et d’une harmonie retrouvées…
L’aventure de Rafael Schächter et de ses musiciens, c’est d’abord Josef Bor, lui-même ancien déporté interné à Terezin puis à Auschwitz, libéré à la fin de la guerre après avoir vu mourir toute sa famille et tous ses proches, qui s’en est fait le chantre, dans un récit romancé en grande partie autobiographique : Le Requiem de Terezin (1963).


JOSEF BOR (de son vrai nom Josef Bondy, 1906-1979,) était un juriste tchèque.
Suite à un attentat perpétré par la résistance tchèque contre le dirigeant nazi Reinhard Heydrich, il est interné dans le camp de concentration de Theresienstadt en juin 1942.
Deux ans plus tard, il est transféré au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, où sa mère, sa femme et ses deux enfants seront gazés. Il aura auparavant également vu disparaître sa sœur et toute la famille de celle-ci.
À la libération des camps en avril 1945, Joseph Bor s’installe à Prague où il mourra en 1979.
En 1963, il publie Le Requiem de Terezin, témoignage de ses années passées à Theresienstadt.
En Sorbonne, le 2 avril 2020, nous essaierons à notre tour de clamer notre refus de toute forme de haine et de discrimination, et de porter haut les couleurs de la tolérance et de la fraternité. Et nous pourrons pour ce faire compter sur la participation de personnes exceptionnelles, humainement et artistiquement : François Castang lira les pages les plus marquantes de l’œuvre de Josef Bor. La soprano Camille Claverie, la mezzo Marie Gautrot, le ténor Raffaele d’Eredità, la basse Jean Teitgen chanteront les parties solistes du Requiem. Quatre chorales (chœur Arthémys, chorale de l’INSPE de Paris, ensemble So Vocal, Ensemble Vocal d’Aquitaine) fusionneront pour former le chœur. Tous seront accompagnés au piano par Paméla Hurtado et Jérémie Honnoré, et placés sous la direction de Salvatore Caputo, chef des chœurs de l’Opéra de Bordeaux – et qui s’est donné pour mission, dès qu’il le peut, de mettre la musique et son art au service de toutes les nobles causes.
LE LIVRE DE JOSEF BOR
Josef BOR, Le Requiem de Terezin


Josef Bondy (1906-1979) alias Josef Bor, était un juriste tchèque. Suite à un attentat perpétré par la résistance tchèque contre le dirigeant nazi Reinhard Heydrich, il est interné dans le camp de concentration de Theresienstadt en juin 1942. Deux ans plus tard, il est transféré au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, où sa mère, sa femme et ses deux enfants seront gazés. Il aura auparavant également vu disparaître sa soeur et toute la famille de celle-ci.
À la libération des camps en avril 1945, Joseph Bor s’installe à Prague où il mourra en 1979.
En 1963, il publie Le Requiem de Terezin, témoignage de ses années passées à Theresienstadt.
Les prisonniers, pour l’essentiel des Juifs de plus de 65 ans – ou des artistes, peintres, musiciens, écrivains, poètes (Robert Desnos mourut à Terezin), musiciens -, savent que ce camp est l’avant-dernère étape avant les chambes à gaz d’Auschwitz. Pourtant, la liberté leur est laissée de pratiquer leurs arts et de vivre un simulacre de vie, ceci afin que les nazis puissent cacher au monde l’horreur des camps de la mort.
C’est dans ces conditions particulièrement atroces qu’une vie culrurelle dense s’est mise en oeuvre, véritable acte de résisatnce contre la barbarie, notamment sous la houlette de Rafael Schächter, pianiste et chef d’orchestre, qui entreprend de faire répéter puis jouer par les prisonnier l’extraordinaire Requiem de Verdi par les prisonniers.
C’est une version romancée de cette extraordinaire, terrible et effroyable aventure que Josef Bor, rescapé des camps, donne à lire dans son Requiem de Terezin…

1944. Theresienstadt, en Bohème, à quelque 60 km de Prague.
RAFAEL SCHÄCHTER (1905 - 1944)

Rafael Schächter naît en Roumanie en 1905.
À Brno puis à Prague, il se forme à la musique, notamment au piano et à la direction.
À 32 ans, il fonde son propre orchestre (un orchestre d’ « Opéra de chambre »), mais est vite contraint par les nazis, étant d’origine juive, de réduire ses activités musicales.
Déporté au camp de Terezin à la fin de l’année 1941, il y organise des concerts, soit sous la contrainte, soit pour oublier et faire oublier les conditions terribles de détention et le sort qui attend les prisonniers, Theresienstadt constituant
pour les déportés une ultime étape avant Auschwitz. Les survivants de Terezin estiment que Schächter parvint, par la vie culturelle intense dont il faut l’instigateur dans le camp en général et par la musique en particulier, à donner à leur vie un semblant d’humanité et à maintenir en eux l’espoir et l’envie de survivre.
Schächter parvint à monter plusieurs spectacles, dont des opéras de Mozart (La Flûte enchantée et Les Noces de Figaro), de même qu’une version écourtée du Requiem de Verdi en septembre 1943. Les Nazis déportèrent et gazèrent régulièrement les choristes, Schächter étant contraint à chaque fois de reconstituer un chœur pour pouvoir remonter l’œuvre à la demande de ses bourreaux – ce qu’il parvint à faire jusqu’en juin 1944. L’une des représentations eut lieu à l’occasion d’une visite de la commission du Comité international de la Croix-Rouge, le 23 juin 1944, en présence d’Adolf Eichmann.
À l’automne 1944, Rafael Schächter fut déporté à Auschwitz. Les conditions de sa mort n’ont pas été éclairées : il mourut soit dans une chambre à gaz, soit lors des « marches de la mort », alors que le camp d’Auschwitz était évacué en 1945.
L’épopée tragique de Rafael Schächter est racontée dans un documentaire paru en 2012 : Defiant Requiem, réalisé par Doug Shultz. Plusieurs rescapés du chœur de Schächter, ayant chanté dans le Requiem, prennent la parole dans ce documentaire, dont voici la bande-annonce :




Seule photographie connue d’une exécution du Requiem de Terezin, ici donné, pour la dernière fois, le 23 juin 1944. Rafael Schächter dirige le chœur.
LE REQUIEM DE VERDI ET LA VERSION DITE "DE TEREZIN"

Gioacchino Rossini
À la mort de Rossini (1868), treize compositeurs italiens furent chargés d’écrire un Requiem. À Verdi (qui était d’ailleurs lui-même à l’initiative de ce projet) échut le Libera me, mais la Messa per Rossini ne fut finalement jamais créée (la partition ne fut retrouvée qu’au XXe siècle et jouée en 1970 seulement).
Aussi, lorsque le poète italien Manzoni (1785-1873) meurt à son tour le 1873, Verdi, très affecté (il partageait avec Manzoni les mêmes idéaux humanistes), décide de reprendre son Libera me et de l’inclure dans un Requiem dont il serait le seul auteur.
Pour le premier anniversaire de la mort de Manzoni, le 22 mai 1874, le Requiem de Verdi est créé triomphalement en l’église San Marco de Milan, sous la direction de Verdi lui-même. L’œuvre devient rapidement l’une des plus appréciées du compositeur.

Alessandro Manzoni

Giuseppe Verdi
Le Requiem de Verdi nécessite une centaine d’exécutants : quatre solistes vocaux (soprano, mezzo-soprano, ténor, basse), un double chœur et un orchestre. Son exécution dure environ 1h40.

Une exécution du Requiem de Verdi à la Scala de Milan
© Marco Brescia/Decca
Texte latin de la messe
No 1 Requiem
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem. Exaudi orationem meam; ad te omnis caro veniet. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Kyrie eleison; Christe eleison.
Traduction française
No 1 Requiem
Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. A toi Dieu, il convient de chanter un hymne dans Sion, et qu’on accomplisse un vœu dans Jérusalem. Exauce ma prière, que toute chair vienne à toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié.
No 2 Dies irae
Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favílla, teste David cum Sibilla. Quantus tremor est futurus, quando judex est venturus, cuncta stricte discussurus !
No 2 Dies irae
Jour de colère, ce jour-là réduira le monde en cendre, David l’atteste, ainsi que la Sibylle. Quelle terreur va venir, quand le juge viendra pour juger tout avec rigueur !
Tuba mirum
Tuba mirum spargens sonum per sepulcra regionum, coget omnes ante thronum. Mors stupebit et Natura, cum resurget creatura, judicanti responsura.
Tuba mirum
La trompette, répandant ses sons parmi les sépulcres des pays, rassemble tous les hommes devant le trône. La Mort sera saisie de stupeur, comme la Nature, quand ressuscitera la créature, pour comparaître devant le juge.
Liber scriptus
Liber scriptus proferetur, in quo totum continetur, unde Mundus judicetur. Judex ergo cum sedebit, quidquid latet apparebit, nihil inultum remanebit.
Liber scriptus
Le livre écrit sera produit, dans lequel tout est enregistré, pour que le Monde soit jugé. Donc quand le juge siègera, tout ce qui est caché apparaîtra, rien ne restera impuni.
Quid sum miser
Quid sum miser tunc dicturus, quem patronum rogaturus, cum vix justus sit securus ?
Rex tremendae
Rex tremendæ majestatis, qui salvandos salvas gratis, salva me, fons pietatis.
Recordare
Recordare Jesu pie, quod sum causa tuæ viæ, ne me perdas illa die. Quærens me sedisti lassus, redemisti crucem passus ; tantus labor non sit cassus. Juste Judex ultionis, donum fac remissionis ante diem rationis.
Ingemisco
Ingemisco tanquam reus, culpa rubet vultus meus ; supplicanti parce, Deus. Qui Mariam absolvisti, et latronem exaudisti ; mihi quoque spem dedisti. Preces meæ non sunt dignæ, sed tu, bonus, fac benigne, ne perenni cremer igne. Inter oves locum præsta, et ab haedis me sequestra, statuens in parte dextra.
Confutatis
Confutatis maledictis, flammis acribus addictis, voca me cum benedictis. Oro supplex et acclinis, cor contrítum quasi cinis, gere curam mei finis.
Quid sum miser
Que dirai-je alors, pauvre de moi, quel protecteur demanderai-je, alors qu’à peine le juste sera en sécurité ?
Rex tremendae
Roi de terrible majesté, toi qui sauves par grâce ceux qui doivent être sauvés, sauve-moi, source de miséricorde.
Recordare
Souviens-toi bon Jésus, que je suis la cause de ta venue ; ne me perds pas en ce jour-là. En me cherchant, tu t’es assis épuisé, tu m’as racheté par le supplice de la croix, que tant de souffrance ne soit pas inutile ; que tant de peine ne soient pas vaine. Juste Juge de la punition, fais-moi don de la rémission avant le jour des comptes.
Ingemisco
Je gémis comme un accusé, la faute rougit mon visage; au suppliant pardonne, Dieu. Toi qui as absous Marie et exaucé le larron ; à moi aussi tu as donné l’espoir. Mes prières ne sont pas dignes, mais toi, si bon, fais par bonté que je ne sois pas brûlé par le feu éternel. Parmi les brebis offre-moi une place ; et sépare-moi des boucs en me plaçant à ta droite.
Confutatis
Les maudits étant confondus, aux flammes cruelles assignés, appelle-moi avec les bénis. Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prends soin de ma fin.
Lacrymosa
Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favílla judicandus homo reus. Huic ergo parce Deus, pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen
Lacrymosa
Jour de larmes que ce jour-là, où ressuscitera de la cendre pour être jugé l’homme accusé. À celui-ci donc, pardonne, ô Dieu, bon Jésus Seigneur, donne-leur le repos. Amen.
No 3 Offertorio
Domine, Jesu Christe, Rex gloriæ, libera animas omnium fidelium defunctorum de poenis inferni et de profundo lacu. Libera eas de ore leonis, ne absorbeat eas tartarus, ne cadant in obscurum; sed signifer sanctus Michael repræsentet eas in lucem sanctam, quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus. Hostias et preces tibi, Domine, laudis offerimus; tu suscipe pro animabus illis, quarum hodie memoriam facimus. Fac eas, Domine, de morte transire ad vitam. quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus.
No 3 Offertorio
Seigneur, Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles défunts des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond. Délivre-les de la gueule du lion, afin que le gouffre ne les engloutisse pas et qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres ; mais que le porte-étendard Saint-Michel les introduise dans la sainte lumière, que tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité. Nous t’offrons, Seigneur, les sacrifices et les prières de notre louange ; toi reçois-les pour ces âmes dont aujourd’hui nous faisons mémoire. Fais-les, Seigneur, passer de la mort à la vie que tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité.
No 4 Sanctus
Sanctus Dominus Deus Sabaoth, pleni sunt coeli et terra gloria tua. Hosanna in excelsis ! Benedictus, qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis !
No 4 Sanctus
Saint le Seigneur Dieu Tout-Puissant, le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux !
No 5 Agnus Dei
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem, Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem sempiternam.
No 5 Agnus Dei
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne- leur le repos. Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne- leur le repos éternel.
No 6 Lux aeterna
Lux æterna luceat eis, Domine, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
No 6 Lux aeterna
Que la lumière éternelle brille sur eux, Seigneur, au milieu de tes saints pour l’éternité, car tu es bienveillant. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux.
No 7 Libera me
Libera me, Domine, de morte æterna, in die illa tremenda, quando coeli movendi sunt et terra. Dum veneris judicare sæculum per ignem. Tremens factus sum ego et timeo, dum discussio venerit atque ventura ira. Dies irae, dies illa, calamitatis et miseriæ, dies magna et amara valde. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
No 7 Libera me
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable, où les cieux seront ébranlés, ainsi que la terre. Quand tu viendras juger le monde par le feu. Voici que je tremble et que j’ai peur, alors que le jugement s’approche, et la colère à venir. Ce jour-là sera jour de colère, de calamité et de misère, jour mémorable et très douloureux. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur eux.
NB : Dans la version de Terezin, seuls les passages notés en bleu sont chantés.
Pages du Requiem de Verdi retenues par Rafael Schächter pour son exécution de l’œuvre à Terezin :
Dies irae – Caudio Abbado
Berliner Philharmoniker, Swedish Radio Chorus Claudio Abbado
Liber scriptus – Anita Rachvelishvili
Orchestre et choeur de la Bayerischen Rundfunks, dir. Riccardo Muti
Lacrymosa – Anja Harteros, Elina Garanca, Jonas Kaufmann, René Pape. Orchestre et choeurs de la Scala, Daniel Barenboim
Agnus Dei – Leontyne Price, Fiorenza Cossotto
Orchestre et choeurs de la Scala,H. von Karajan
Libera me – Angela Gheorghiu
Berliner Philharmoniker, Swedish Radio Chorus Claudio Abbado
PROPOSITION DE PISTES PÉDAGOGIQUES A PARTIR DU REQUIEM DE TEREZIN DE JOSEF BOR
Parce que seule l’éducation permet de lutter efficacement et durablement contre la haine, le racisme et l’antisémitisme, parce que l’art et la musique restent le meilleur moyen de rapprocher les hommes entre eux par-delà leurs différences, leurs convictions ou leurs croyances, Première Loge propose à ses lecteurs enseignants quelques pistes permettant de travailler l’épisode tragique du Requiem de Verdi donné par Rafael Schächter dans le camp de Terezin, en classes de lycée – ou de 3e, moyennant quelques adaptations et simplifications.

Édition de référence : Josef Bor, Le Requiem de Terezin, Livre de Poche, 2005
LITTÉRATURE (LECTURE/ÉCRITURE) ; ouvertures interdisciplinaires
→ Les notions de tragique et d’absurde
un tragique qui, dans sa forme et le sentiment d’ « oppression » qu’il suscite, est très proche finalement du tragique « classique » : une action/un seul enjeu ; un seul lieu, fermé ; la pression du temps qui passe, de la mission devant être accomplie dans ce laps de temps, l’issue du récit, nécessairement fatale.
– Caractère ambigu du dénouement : d’une part, la représentation a lieu et est un succès ; d’autre part, tous les artistes sont déportés à Auschwitz. En quoi peut-on dire que la mission que s’était imposée Schächter est un succès ? Un échec ? Peut-on dire finalement que l’art a triomphé de la barbarie ? Distinguer le dénouement tragique des événements, de la portée plus vaste, plus générale, du geste accompli par Schächter et les autres détenus : leur création artistique, leur action a survécu, et s’est en quelque sorte pérennisée puisqu’on lit aujourd’hui Le Requiem de Terezin, puisqu’on joue encore le Requiem de Verdi dans les conditions qui furent celles de son exécution en 1944, puisque l’action de ces musiciens déportés suscite toujours des débats : rappel sur le nécessaire devoir de mémoire.
– Travailler la notion d’engagement en art : peut-on dire que Le Requiem de Terezin est un roman engagé ? (établir un parallèle avec d’autres œuvres ayant été écrites pendant la guerre ou dans l’immédiate après-guerre).
– Évoquer le dénouement (dernier paragraphe du roman) dont la brièveté et le caractère allusif accentuent le caractère tragique.
un absurde, précisément, tragique (caractère vain des répétitions et de tout le travail accompli par les artistes ; rappel de la commande passée à Schächter par les nazis de préparer un second concert juste après l’exécution des musiciens ayant participé au premier spectacle), guère éloigné de celui des dramaturges de l’après-guerre (« théâtre de l’absurde »), dont les œuvres témoignent d’une perte de repères, d’une perte de confiance en l’homme, de la vaine quête d’un sens qui se dérobe.
→ La notion de point de vue
Le roman est écrit à la troisième personne : donner la parole aux acteurs du drame et d’essayer de rendre compte de leurs possibles sentiments et états d’âme (phases de doute, d’enthousiasme, de découragement, d’indignation, de révolte,…)
– Rédaction du journal intime de Schächter, ou de celui d’un ou d’une choriste.
– Possibilité de réécrire l’épisode de « Chérubin » à la première personne, en donnant la parole au jeune homme lui-même.
Ouverture aux contextes historique, artistiques, culturel
Recherches personnelles effectuées par les élèves (exposés, comptes rendus,…) :
– Lire / faire lire des extraits de La musique à Terezin de Joza Karas (Gallimard, 1993).
Quelles œuvres y furent créées / représentées ? Dans quelles conditions ?

Recherches à effectuer notamment sur Brundibár, musique de Hans Krása, texte de Adolf Hoffmeister, opéra écrit pour et créé par les enfants déportés du camp de concentration de Theresienstadt.
– Le camp de Terezin : qui y était interné ? Pourquoi dit-on qu’il s’agissait de la « vitrine du nazisme » ? Recherches sur le film Theresienstadt. Un documentaire sur la zone de peuplement juif (également parfois nommé : Le Führer offre une ville aux Juifs), film de propagande dont certains extraits sont accessibles sur le net.
1er septembre 1944 – Un match de foot dans le film de propagande nazie
– Lectures cursives complémentaires : Silbermann de Jacques de Lacretelle (Folio), L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (Folio)


– Études de films :
- L’Ami retrouvé (Jerry Schatzberg 1989 ; parallèle avec le roman de Fred Uhlman)
Zéro de conduite
Académie de Poitiers La Vie est belle (Roberto Begnini, 1997 ; parallèle avec Le Requiem de Terezin : le rire / la musique comme moyens de tenir à distance la barbarie)
cinéma parlant.comLe Pianiste (Roman Polanski, 2002)
grignoux.be
csem.be



– Verdi
Recherches sur ce compositeur, ses œuvres mais aussi son engagement politique et humaniste (établir un parallèle avec, en France, la figure de Victor Hugo). Recherches sur le Requiem de Verdi : en quelles circonstances fut-il composé / créé ? (D’abord à la mémoire de Rossini, puis à celle du grand poète italien Manzoni).


– Verdi et le Romantisme
Repérer les opéras inspirés au musicien italien par des œuvres françaises, notamment romantiques : Hernani (Hugo) pour Ernani ; Le Roi s’amuse (Hugo) pour Rigoletto, La Dame aux camélias (Dumas) pour La Traviata.
Caractéristiques de l’esthétique romantique présentes musicalement chez Hugo : lyrisme, passions, émotion (écoute du Libera me, cri profondément humain plus encore que prière) goût pour les forts contrastes (comparer la violence exacerbée du Dies Irae et le dépouillement de l’Agnus Dei).
ÉDUCATION CIVIQUE ET MORALE
– Lecture de la seconde section du livre : p. 16 à 23, et en particulier du dernier paragraphe. Rappels sur les religions juive et chrétiennes, sur la différence entre christianisme et catholicisme, sur l’athéisme, l’agnosticisme, la différence entre ces deux dernières notions, la notion de laïcité.
– Qu’est-ce qu’une messe de requiem ? Lecture et explicitation du texte de cette messe. En quoi chanter de telles paroles, peu de temps avant sa propre mort, devant ses propres bourreaux, constitue-t-il un acte symbolique particulièrement fort ?
Traduction du texte de la messe de Requiem :
Requiem
Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. A Toi Dieu, il convient de chanter un hymne dans Sion, et qu’on accomplisse un vœu dans Jérusalem. Exauce ma prière, que toute chair vienne à Toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié.
Dies Irae
Jour de colère, ce jour-là réduira le monde en cendre, David l’atteste, ainsi que la Sibylle. Quelle terreur va venir, quand le juge viendra pour juger tout sévèrement !
Tuba mirum
La trompette, répandant ses sons parmi les sépulcres des pays, rassemble tous les hommes devant le trône. La Mort sera saisie de stupeur, comme la Nature, quand ressuscitera la créature, pour comparaître devant le juge.
Liber scriptus
Le livre écrit sera produit, dans lequel tout est enregistré, pour que le Monde soit jugé. Donc quand le juge siègera, tout ce qui est caché apparaîtra, rien ne restera impuni.
Quid sum miser
Que dirai-je alors, pauvre de moi, quel protecteur demanderai-je, alors que le juste sera lui-même à peine en sécurité ?
Rex tremendae
Ô Roi de majesté redoutable, qui ne sauvez les élus que par la grâce, sauvez-moi, source d’amour.
Recordare
Souviens-Toi, doux Jésus, que je suis la cause de Ta venue sur terre ; ne me laisse pas aller à ma perte ce jour. En me cherchant, Tu t’es assis épuisé ; Tu m’as racheté par le supplice de la croix ; que tant de souffrance ne soit pas inutile. Juste Juge de la punition, fais-moi don du pardon avant le jour du compte (à rendre).
Ingemisco
Je gémis comme un accusé, la faute rougit mon visage; au suppliant pardonne, Dieu. Toi qui as absous Marie, et exaucé le larron; à moi aussi Tu as donné l’espoir. Mes prières ne sont pas dignes, mais Toi, si bon, fais par bonté que je ne sois pas brûlé par le feu éternel. Parmi les brebis offre-moi une place ; et sépare-moi des boucs en me plaçant à Ta droite.
Confutatis
Les maudits étant confondus, aux flammes cruelles assignés, appelle-moi avec les bénis. Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prends soin de ma fin.
Lacrymosa
Jour de larmes que ce jour-là, où ressuscitera de la cendre pour être jugé l’homme accusé. À celui-ci donc, pardonne, ô Dieu, bon Jésus Seigneur, donne-leur le repos. Amen.
Offertorio
Seigneur, Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles défunts des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond. Délivre-les de la gueule du lion, afin que le gouffre ne les engloutisse pas et qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres; mais que le porte-étendard Saint-Michel les introduise dans la sainte lumière, que Tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité. Nous T’offrons, Seigneur, les sacrifices et les prières de notre louange ; Toi, reçois-les pour ces âmes dont aujourd’hui nous faisons mémoire. Fais-les, Seigneur, passer de la mort à la vie que Tu as autrefois promise à Abraham et à sa postérité.
Sanctus
Saint le Seigneur Dieu Tout-Puissant, le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux !
Agnus dei
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos. Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos éternel.
Lux aeterna
Que la lumière éternelle brille sur eux, Seigneur, au milieu de Tes saints pour l’éternité, car Tu es bienveillant. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux.
Libera me
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable, où les cieux seront ébranlés, ainsi que la terre. Quand Tu viendras juger le monde par le feu. Voici que je tremble et que j’ai peur, alors que le jugement s’approche, et la colère à venir. Ce jour-là sera jour de colère, de calamité et de misère, jour mémorable et très douloureux. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur eux.
– Pour les parties retenues par Schächter dans sa version du Requiem (Dies Irae, Liber scriptus, Lacrymosa, Agnus Dei, Libera me) :
1. Faire caractériser la teneur des paroles (sentiments, émotions véhiculés).
2. Faire caractériser la musique qui pourrait accompagner ces paroles.
3. Faire écouter chaque morceau (au moins en partie) ; faire correspondre un morceau musical à une des parties du texte, en justifiant à chaque fois le choix opéré.
– Quel message est véhiculé par le fait que cette messe catholique soit interprétée par des Juifs, des chrétiens et des athées ?
ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES, UNIVERSITAIRES, CULTURELS
CONCERT

Parallèlement au concert du 02 avril 2020, plusieurs événements se dérouleront au cours de l’année universitaire 2019-2020 :
En Sorbonne
Colloque international organisé par Stéphane Lelièvre et Marthe Segrestin
MUSIQUE ET ENGAGEMENT
les 1er, 02 et 03 avril 2020.

PROGRAMME
Mercredi 1er avril après-midi
13h30-13h45 : accueil
13h45-14h00 : introduction
SERVITUDE ET LIBERTE
14h00-14h25
Ariane et Barbe-Bleue : une mise en musique de la « servitude volontaire » – Claude Coste, Université de Cergy-Pontoise
14h25-14h50
« Liberté » : source constante d’inspiration pour Mikis Theodorakis – Kalliopi Stigka, Athènes
14h50-15h15
La Musique classique en Russie : l’engagement malgré lui – Sissi Baba, Sorbonne Université, Faculté des lettres
15h45-16h10
Mozart au cœur de la Révolution Française. A l’occasion du Couronnement du Roi de Bohême Léopold II, le 6 septembre 1791, Création à Prague de « La Clémence de Titus » – Marc Dumont, Paris
16h10-16h35
« Gridando : lealtà ! » : la réception des Puritani de Vincenzo Bellini dans le Royaume des Deux-Siciles – Giuseppe Montemagno, Académies de Beaux-Arts de Catania et de Palermo, Institut Musical « Vincenzo Bellini » de Catania
16h35-17h00
« Voir Yvetot et mourir » : le royalisme à l’épreuve de l’opéra-comique sous Louis-Philippe -Sabine Teulon-Lardic, Montpellier 3
Jeudi 2 avril matin
GUERRES ET PAIX
09h00-09h25
Figures musicales de l’engagement dans la Grande Guerre : les compositions du King’s Albert book pour la Belgique occupée (1914) – Cécile Quesney, Sorbonne Université, Paris ; Esteban Buch, EHESS, Paris
09h25-09h50
Claude Debussy, enfant de la patrie ? – Emilie de Fautereau Vassel, Sorbonne Université, Paris
09h50-10h15
S’engager en musique pendant la Grande Guerre dans la revue d’avant-garde SIC – Stéphan Etcharry, Université de Reims Champagne-Ardenne
10h45-11h10
« Un membre utile de la cité » Benjamin Britten, compositeur engagé – Gilles Couderc, Université de Caen Normandie
11h10-11h35
Evoquer les combats, accompagner les vétérans : la chanson populaire américaine face à la guerre du Vietnam – Frédéric Sylvanise, Université Paris 13
Jeudi 2 avril après-midi
REVOLTE, RESISTANCE, INSOUMISSION
13h30-13h55
Alfred Bruneau : compositeur et « dreyfusard » – Raffaele D’Eredità, Paris
13h55-14h20
Woody Guthrie et les chansons de la souvenance d’un procès – François Jacob, Université Aix-Marseille I
14h30-14h55
La musique comme contre-pouvoir : le cas du zouglou en Côte d’Ivoire – Germain-Arsène Kadi, Université Alassane Ouattara
14h55-15h20
La résistance culturelle : étude postcoloniale du séga mauricien – Neelam Pirbhai-Jetha, Centre des Humanités Numériques Université des Mascareignes (Ile Maurice)
Jeudi 2 avril soir
20h00 : Concert : Requiem de Verdi, version dite « du camp de Terezin »
Grand Amphithéâtre
Vendredi 3 avril matin
POETIQUES ET POLITIQUE
09h30-09h55
L’engagement de Pierre : une allégorie levinassienne – Damien Bonnec, Université Jean Monnet – Saint-Étienne
09h55-10h20
De l’idée de l’engagement chez Alpha Blondy et Georges Brassens : Éléments poético-discursifs et processus d’ancrage du texte chanté – Mory Diomandé, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan, Côte d’Ivoire)
10h20-10h45
L’écriture métonymique d’Helmut Lachenmann : analyse d’un engagement poétique – Dimitri Kerdiles, Université Rennes 2
11h15-11h40
Rock progressif et engagement : Pour une typologie de l’engagement politique dans les musiques populaires phonographiques – Jean-René Larue, Université de Reims Champagne-Ardenne
11h40-12h05
« La croisade de l’Art pour le Peuple 1 ». Musique et musiciens engagés aux temps du Front Populaire (1934-1938) – Patrick Péronnet, IReMus, Paris
Vendredi 3 avril après-midi
LA MUSIQUE FACE AUX EXTREMISMES
13h30-13h55
Du sujet militant au rayonnement formel, hétérogénéité et fonction logique de l’engagement dans l’esthétique de Luigi Nono – Kevin Gohon, Université Rennes 2
13h55-14h20
« La jeunesse emmerde le Front national » : les formes d’engagement dans la musique punk – Audrey Tuaillon Demésyn, Université de Franche-Comté, et Christophe Pécout, Université de Rouen Normandie
14h20-14h45
La fidélité à la musique comme acte silencieux d’insoumission : deux compositeurs bulgares face à la censure idéologique sous le régime communiste – Miryana Yanakieva, Académie bulgare des sciences, Université de Strasbourg
AU MEMORIAL DE LA SHOAH
Deux conférences : Enseigner « les questions sensibles »
Mercredi 25 mars 2019
18h30 – 20h :
Terezin, au-delà des faux semblants : conférence en images sur l’histoire du camp-ghetto, par Ophir LEVY, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris VIII – Vincennes-Saint-Denis;
20h – 21h30 : L’enseignement de l’histoire de la Shoah, un enjeu citoyen et politique ? par Iannis RODER, professeur agrégé d’histoire, formateur au Mémorial de la Shoah;
À l’INSPE DE PARIS
1. Une formation pluridisiciplinaire et inter-cycles « Art et engagement » proposée dans le cadre du master MEEF et au cours de laquelle les professeurs stagiaires seront amenés à produire des objets artistiques, lesquels feront l’objet d’une exposition. Formation dispensée par Stéphane Lelièvre et François Giroux.
2. Une formation pluridisiciplinaire et inter-cycles « Enseigner avec des œuvres pour comprendre le monde, du Requiem de Terezin à Ai Weiwei, dispensée dans le cadre du master MEEF, par Olivia Lewi et Olivia Martin-Bihouis.
3. Une conférence de PREPARATION AU REQUIEM DE TEREZIN donnée par Stéphane Lelièvre, site Molitor, le jeudi 19 mars (site Molitor, 17h17-19h). Y seront évoquées les conditions dans lesquelles le Requiem fut joué en 1944 dans le camp de Terezin. Le conférencier fera également une présentation historique et musicale du Requiem de Verdi.
LES ARTISTES DU CONCERT
Le chef

Salvatore Caputo est le Chef de chœur de l’Opéra National de Bordeaux, directeur artistique du Festival Eufonia de Bordeaux et chef de chœur invité du Centre National pour les arts de Beijing.
Au cours de sa carrière, il a dirigé les choeurs du Théâtre Colón de Buenos Aires, du San Carlo de Naples, du Théâtre municipal de Santiago du Chili, et s’est produit notamment à l’Opéra de San Francisco, au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, à l’Opéra de Hong-Kong, à la Philharmonie de Paris…
Il a collaboré avec les plus grands chefs d’orchestre : Abbado, Bonynge, Daniel, Mehta, Minkowski, Muti, Oren, Ozawa, Prêtre, Tate…
Il tient à se produire très régulièrement avec le Chœur de l’Opéra National de Bordeaux dans des événements caritatifs. Salvatore Caputo a été distingué en 2005 comme directeur du meilleur chœur d’Argentine et il a reçu l’étoile d’argent du Bien et du Mérite en 2016.
Les chanteurs

Camille Claverie débute le chant au CNR de Toulouse, puis à la Schola Cantorum, à Paris, où elle obtient un master de musique dans la classe de Jacqueline Bonnardot et suit les masterclasses de Christiane Eda-Pierre. De 2005 à 2007, elle étudie à la Julliard School de New-York. Musicienne et interprète éclectique, Camille Claverie participe au disque Ensemble de Olivier Alary (label Fatcat), unanimement salué par la critique. Elle se produit à New-York avec le saxophoniste Daniel Carter, compose la musique et joue à Broadway et à Columbia University No drama here tonight de Marike Splint. En 2009, elle interprète le rôle principal de Mme Arpel dans la création du spectacle Mon petit Gérard de
Louise Wallon – Compagnie Deschamps-Makeieff. En 2014, le Maestro Marco Zambelli l’invite à une série de concerts autour du Bel Canto à Gênes en Italie. Auprès de lui, elle a chanté le rôle éponyme de Suor Angelica, la Contessa dans Le nozze di Figaro ainsi que Leonora dans La Forza del destino, Cio-Cio-San dans Madama Butterfly. Camille Claverie est également diplômée de l’école Dance New Amsterdam de New York.

Le répertoire de Marie Gautrot est particulièrement éclectique puisqu’elle interprète aussi bien les répertoires français (l’Opinion Publique dans Orphée aux Enfers, Mallika dans Lakmé, Carmen , Marguerite dans La Damnation de Faust, Hedwige dans Les Fées du Rhin, Nicklausse dans Les Contes d’Hoffmann,…), allemand (une Fille-Fleur dans Parsifal, Orlovsky dans La Chauve-Souris), russe (Madame Larina dans Eugène Onéguine) ou italien (Fenena dans Nabucco, Amneris dans Aida, Maddalena dans Rigoletto,…)
Elle se produit également souvent en récital ou en concert (Das Lied von der Erde et les Kindertotenlieder de Mahler ; Les Nuits d’été et L’Enfance du Christ de Berlioz, les Folks Songs de Berio,…) et a notamment chanté au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra Royal de Versailles), et sur les scènes des opéras de Paris, Nice, Toulon, Limoges, Lyon, Tours, Saint-Étienne, Metz, Rennes, ou encore à Tokyo, Venise, Berlin, ou Saint-Pétersbourg.

Né à Palerme, Raffaele D’Eredità est diplômé en Disciplines Musicologiques Université de Palerme. Il a entrepris ensuite une activité de ténor lyrique et d’écrivain dans son pays d’origine. En 2016, il soutient une thèse de Doctorat en Musicologie à l’Université Paris-Sorbonne, sous la direction de Jean-Pierre Bartoli et Jean-Christophe Branger, avec une analyse esthétique musicale des dernières œuvres de Jules Massenet. Il a publié une série d’articles dans différentes revues et collections scientifiques telles que :
Tempus-Perfectum (Symétrie), les Publications de l’Université de SaintÉtienne (PUSE) et Ad Parnassum. Il collabore aux activités de l’UMR IReMus (Institut de Recherche en Musicologie), et d’autres institutions européennes telles que le Théâtre de l’Opéra National de Paris.

Jean Teitgen est l’une des basses françaises les plus réputées du moment. Son répertoire, particulièrement vaste, accorde une large place aux oeuvres italiennes (Banco dans Macbeth, Colline dans La Bohème, Fiesco dans Simon Boccanegra, Alvise dans La Gioconda, Raimondo dans Lucia di Lammermoor, Ramfis dans Aida,…) et françaises (Frère Laurent dans Roméo et Juliette, Crespel dans Les Contes d’Hoffmann, Nourabad dans Les Pêcheurs de perles, Gessler dans Guillaume Tell,…)
Il s’est produit sur les principales scènes françaises et européennes (Opéra de Paris, Opéra Comique, opéras de Lyon, Montpellier, Bordeaux, Théâtre des Champs Élysées, Monnaie de Bruxelles, Teatro Real de Madrid, Royal Opera House de Londres, Theater an der Wien, Grand Théâtre de Genève, Opéra de Monte Carlo,…)
Les pianistes

Paméla Hurtado est lauréate de divers concours nationaux et internationaux : 1er Prix du Concours Steinway « Jeunes Talents », 1er Prix du Concours «Spécial Chopin» de Vulaines-sur-Seine, 1er Prix Claude Kahn, 3ème Prix du Concours International de San Sebastian en Espagne. En 2007, elle remporte le grand Prix du Concours International de Piano de Montrond. Elle s’est produite sur de nombreuses scènes en France et à l’étranger : Salle Cortot, Salle Gaveau, Amphithéâtre de l’Opéra National de Lyon, Auditorium Caruth de Dallas, Fondation Heinrich Heine,…
Elle apparaît également dans divers Festivals : Festival « Piano Passion », Festival « Chopin » à Paris, Festival Européen Jeunes Talents, Festival « Bach » à Dallas Texas, Festival International de Beauvais, Festival « Musique en Ré » et bien d’autres… Soucieuse de jouer le plus vaste répertoire, elle interprète autant les œuvres du répertoire romantique que les œuvres contemporaines.

Jérémie Honnoré obtient ses premiers prix au Conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence. Il étudie ensuite au Conservatoire National de Région de Montpellier, avant d’intégrer l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot à Paris. De septembre 2004 à juin 2006, il se perfectionne auprès de Mûza Rubackyté au célèbre Conservatoire Russe de Paris Serge Rachmaninov. Passionné de musique de chambre et d’accompagnement lyrique, il partage la scène avec des musiciens comme Amanda Favier, Guillaume Coppola, Bertrand Hainaud,
Johanne Cassar, Théophile Alexandre, François Castang. Il a eu le plaisir de se produire à Pontoise dans le cadre de Piano Campus, au Festival International de Dinard-Côte d’Emeraude, à la Halle aux grains de Blois, au Carré d’Art de Nîmes, au festival Les Rendez-vous de Rochebonne, à l’Eglise américaine de Paris… Il a créé et dirige depuis 2008 le festival de musique de chambre Musique à la Ferme et depuis avril 2015 le festival Un Piano à Grans.
Le récitant

François Castang a présenté de nombreuses émissions musicales radiophoniques sur France Musique : À portée de mots, Les Démons de Midi, Musiques en France, ou encore Comme de bien entendu. Depuis une quinzaine d’années, il se fait également récitant, conteur, lecteur, diseur dans le cadre de spectacles musicaux. Au plaisir du grand répertoire dans lequel la voix parlée est mise en valeur par le compositeur s’ajoute tout un travail consacré aux montages, mêlant la littérature et la musique, permettant par jeux de miroirs, de mettre en valeur ces deux disciplines.
Il a aussi gravé plusieurs CD, notamment Tchaïkovski : Album d’enfants (Suoni e Colori), Grandes Fanfares du XXe siècle (Triton), La cuisine à l’alto : pièces contemporaines pour alto (Polymnie), La Boîte à Joujoux ; Ma Mère L’oye ; L’histoire De Babar (Lyrinx).
Le metteur en scène

Metteur en scène franco-suisse, Julien Ostini a signé sa première mise en scène d’opéra au Grand Théâtre de Genève (Siegfried ou qui deviendra le Seigneur de l’anneau de Peter Larsen, adaptation pour tout public de l’opéra de Wagner). Il collabore régulièrement avec l’opéra de Saint-Etienne (Faust de Gounod, Aladin de Nino Rota, et prochainement La Nonne Sanglante de Gounod). Il a mis en scène Philémon et Baucis à l’opéra de Tours, qui a fait l’objet d’une captation par France Télévision, et Iphigénie en Tauride à l’Opéra d’Angers.
Lauréat du Prix “Innovation et Patrimoine” pour sa mise en scène en plein air de Carmen en 2016 au centre Château de Linières en Mayenne, il œuvre pour l’accès à l’opéra à la campagne. Dans ce cadre, il a déjà mis en scène Aïda et Le Trouvère et Cavalleria rusticana. Sa récente mise en espace du Requiem de Mozart a reçu les standing ovations du public.
Les chœurs

Dirigé par Cyrille Rault-Gregorio, le Chœur de Chambre Arthémys a été lauréat en mai 2007 au concours national du Florilège de Tours. Il se produit en France et à l’étranger dans le cadre de nombreux festivals (Les sept chapelles en Arts de Guidel, Les Voix de l’Aure de Bayeux, Les voix d’Aulnay, Le Festival de l’Abbaye de Saint-Riquier…). Du concert traditionnel aux expériences artistiques plus originales, le chœur cherche à valoriser toutes les initiatives créatrices : il crée le ballet de Stéphane Elizabé,
De l’Autre côté, à l’amphithéâtre Bastille, avec les danseurs de l’Opéra de Paris ainsi que le spectacle Norrsken, joué et dansé avec la compagnie Effernaissance en 2011. Le chœur a enregistré en juin 2013 la bande originale du film Les belles manières réalisé par Marie-Cécile Lucas sur une musique originale de Ronan Maillard.

Le Choeur de L’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education de Paris est constitué d’étudiants de Master et de professeurs-stagiaires, du premier degré ou du second degré, toutes disciplines confondues. Il est dirigé par Cyrille Rault-Grégorio, professeur agrégé de musique, formateur d’enseignants à l’INSPE de Paris.

L’Ensemble Vocal d’Aquitaine, créé en 1971 par Éliane Lavail sa directrice musicale, est un chœur de 60 à 80 choristes amateurs sélectionnés pour leurs qualités vocales et musicales. Avec cet ensemble de qualité reconnue, Éliane Lavail aborde les œuvres a cappella, le répertoire lyrique et symphonique et les œuvres contemporaines. Depuis sa création, cet ensemble vocal a eu régulièrement l’occasion de participer à des ouvrages lyriques au Grand Théâtre de Bordeaux. Il compte notamment à son répertoire Les Requiem de Fauré, Mozart, Verdi
ou Duruflé, la Neuvième Symphonie de Beethoven, L’Enfance du Christ de Berlioz, la Cantate Alexandre Nevski de Prokoviev, Le Roi David de Honegger ou encore Le Messie de Haendel.

SO VOCAL est depuis onze ans le choeur du conservatoire de St Ouen. Il réunit une trentaine de chanteurs de tous niveaux désirant partager une pratique vocale régulière autour de projets variés. Le répertoire abordé peut être sacré (Gloria de Vivaldi, Cantate de Bach, Messe de Ohana, Requiem allemand de Brahms) mais aussi profane avec des opéras tels que Didon et Enée de Purcell, La Vie parisienne d’Offenbach, Cavalleria Rusticana de Mascagni, Porgy and Bess de Gershwin, des création contemporaine (Requiem noir de Munoz) et des chansons polyphoniques du monde entier.
So Vocal est encadré par Aurélie Courtot, pianiste accompagnatrice et Frédérique Epin, chef de chœur. Frédérique Epin est chanteuse, professeur de chant titulaire du CA et chef de chœur. Elle envisage son métier dans l’ouverture et la diversité. Ouverte à tous les styles musicaux, elle est membre de l’ensemble Soli-Tutti, spécialisé dans le répertoire contemporain.
Nos partenaires
L'association ART ET HUMANISME

L’association Art et Humanisme ( n° W751254455) est une association de type loi 1901. Elle a été créée le 27 octobre 2019.
Son président est M. Stéphane LELIEVRE, maître de conférences en littérature comparée.
Elle se propose de récolter, par donations et mécénat, des fonds permettant d’organiser des manifestations scientifiques ou artistiques (concerts, expositions, colloques, etc.) dont la finalité est de défendre des causes humanistes.
L’association ne poursuit aucun but lucratif, politique ou religieux.
Contact : ART & HUMANISME, 20 rue d’Austerlitz, 75012 PARIS
Événements soutenus par l’association Art et humanisme :
Requiem de Verdi, version dite du camp de Terezin. Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, jeudi 2 avril 2020.
Requiem de Verdi, version dite du camp de Terezin. Chapelle du lycée Jacques Decour, vendredi 24 avril 2020.