Ça s’est passé il y a 100 ans : mort de Camille Saint-Saëns

Lithographie de Prudent Louis Leray (© BNF Gallica)

Le 16 décembre 1921, Camille Saint-Saëns s’éteignait à Alger.

Né à Paris le 9 octobre 1835, Saint-Saëns se révèle très vite être un enfant prodige : à trois ans, il avait déjà été initié au piano, et à 5 ans, il avait composé son premier morceau de musique !
Saint-Saëns devint rapidement un pianiste et un organiste réputés, et étudia la composition au Conservatoire sous la houlette  d’ Halévy. En 1853, il surprend Gounod et Berlioz avec sa Première Symphonie, et suscite rapidement l’admiration de Franz Liszt. Premier compositeur français à s’illustrer dans le genre du concerto pour piano, il écrit aussi pour le violon, le violoncelle, compose des poèmes symphoniques, des symphonies… mais les lecteurs de Première Loge s’intéresseront sans doute surtout à ses compositions pour la voix…

Saint-Saëns a très tôt compté au nombre de ses amis plusieurs personnalités importantes du monde de l’opéra, au premier rang desquelles Pauline Viardot, Rossini ou encore Bizet. Il composa plus de cent cinquante mélodies, dont un florilège a été enregistré par Tassis Christoyannis pour Aparté, ou par le même Tassis Christoyannis et Yann Beuron pour Alpha.  Il composa également pas moins de 13 opéras, dont seul Samson et Dalila a conservé une vraie notoriété : La Princesse jaune (1872), Le Timbre d’argent (1877), Samson et Dalila (1877), Étienne Marcel (1879), Henry VIII (1883), Proserpine (1887), Ascanio (1890), Phryné (1893), Frédégonde (1895), Les Barbares (1901), Hélène (1904), L’Ancêtre (1906), Déjanire (1911).


On a longtemps considéré que les opéras du musicien ne constituaient pas la partie la plus importante de son œuvre : Saint-Saëns manquerait, selon certains, de sens théâtral. Grâce, entre autres, aux efforts du Centre de musique romantique française, plusieurs opéras plus ou moins oubliés ont été de nouveau proposés à l’attention du public, ce qui a permis de nuancer assez largement ce point de vue ! (Les intégrales du Timbre d’argent, de Proserpine ou des Barbares ont fait l’objet d’une publication en livre-CD).



Scène finale des Barbares , Louis Ernest Ducourtioux, 1901 (© BNF Gallica)


Les Barbares, lithographie de Prudent Louis Leary (© BNF Gallica)

Nous ne pouvons que déplorer qu’en cette année du centenaire de la disparition de Saint-Saëns, les théâtres européens et français se soient, comme toujours, montrés on ne peut plus frileux avec l’œuvre lyrique du compositeur… La rare Frédégonde a cependant été programmée à l’Opéra de Dortmund en novembre dernier, et sera reprise en juin prochain à l’Opéra de Tours.