La Nuit des étoiles… filantes vers l’opéra

Ce week end des 6-8 août, la Nuit des étoiles est l’attraction de tous et toutes. Si vous êtes sensibles à la pluie d’étoiles filantes sous la voûte céleste, vous serez sans doute impatients de vous remémorer vos sensations et vos rêves. Pourquoi pas à l’écoute de musiques étoilées ?

Car la nuit est une source intarissable pour poètes, musiciens … et spectateurs, en tout temps et toute civilisation. Certains festivals captent d’ailleurs le firmament étoilé, telles les Nuits de Fourvières, le Château de Rosa Bonheur, etc. Pour cette chronique de Première Loge, notre télescope se pose sur les astres de l’opéra et de la mélodie françaises romantiques. Dans la voie lactée des sérénades et airs nocturnes, contournons celles dédiées à la lune (Fantasio d’Offenbach) ou aux elfes shakespeariens (Roméo et Juliette de Berlioz) pour visiter celles étoilées.

. « Nuit paisible et sereine » de Béatrice et Bénédict d’Hector Berlioz (livret d’après Shakespeare, créé à Baden-Baden, 1862), interprétée par Christiane Eda-Pierre et Helen Watts, London Symphony Orchestra · Sir Colin Davis.

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Lors de ce nocturne, la sérénité nimbe le duo fusionnel d’Héro et de sa confidente Ursula. Comme ces héroïnes, invoquons les « Harmonies infinies » des étoiles et de la lune se reflétant dans l’eau. Et tendons l’oreille vers les discrets scintillements confiés à l’orchestre.

. « O petite étoile », L’Etoile d’Emmanuel Chabrier (livret de Leterrier, Vanloo et Verlaine, 1877), interprété par Marianne Crebassa, Mozart Orchestra, dir. M. Minkowski. 

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Le colporteur Lazuli (rôle travesti, mezzo soprano) aime la princesse Laoula au royaume d’Ouf 1er. Entre son amour pour l’inaccessible Laoula et son arrestation par le monarque bouffe, Lazuli s’oriente vers la bonne étoile « Du destin, c’est par toi Que je vais soulever le voile » … et tutoie les étoiles (par la grâce de Marianne Crebassa).

. Le soir, mélodie de Charles Gounod sur un poème de Lamartine, interprétée par Karine Deshayes (mezzo soprano) et l’Ensemble contraste (violon et piano). ). 

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Lorsque la poésie évoque « l’étoile amoureuse De sa lueur mystérieuse Blanchit les tapis du gazon », le galbe de la ligne vocale s’assouplit.  L’étoile amoureuse pourrait-elle devenir notre constellation du jour ?

. Nuit d’étoiles de Claude Debussy sur un poème de T. de Banville (1880), interprétée par Véronique Gens (soprano) et Roger Vignoles (piano). 

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A l’instar des mouvements stellaires, ceux ascendants puis descendants sont ici subtilement suggérés par Debussy, depuis les arpèges pianistiques connotés à la « sérénade » (mandoline) jusqu’à la mélancolie chantée des amours défunts. Et la chute se pose sur une métaphore à nouveau amoureuse – « Ces étoiles sont tes yeux »

L’an prochain, rendez-vous pris pour les étoiles peuplant l’espace germanique, autour de la sublime Romance à l’étoile de Tannhäuser !