CD – « À deux voix », un récital de mélodies françaises sous forme de duos par Adriana  González, Marina Viotti et Iñaki Encina Oyón

Les artistes

Adriana  González, soprano
Marina Viotti, mezzo-soprano

Iñaki Encina Oyón, piano

Le programme

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À deux voix

Mélodies de Widor, Paladilhe, Delibes, Devéria, Viardot, Chaminade, Puget, Chausson, Fauré, Franck, Massenet, Gounod, lalo.

1 CD Audax, 2023.

Après un premier album consacré à Dussaut et Covatti et un second à Albéniz (tous deux avec Adriana  González, parus également chez Audax), le chef et pianiste Iñaki Encina Oyón poursuit son périple en des terres peu fréquentées – voire inconnues – avec ce CD consacré à des mélodies françaises sous forme de duos, qui convoque certes Delibes, Chausson, Viardot, Fauré, Franck, Massenet, Gounod ou Lalo (encore n’entend-on pas, à quelques exceptions près, leurs mélodies les plus connues !), mais aussi des compositeurs ou compositrices nettement moins célèbres (Devéria, Chaminade, Widor), voire quasi inconnus (Puget). Ce n’est pas le moindre mérite de cet album que de nous faire découvrir ce panorama riche et original de la mélodie française, comportant de véritables bijoux : les Fauré, le Franck, les Chausson bien sûr, mais aussi la splendide « Rêverie » de Viardot, les délicats « Papillons » de Devéria, le « Duo d’étoiles » de Chaminade, à l’accompagnement quasi impressionniste, ou le « Au bord de la mer » de Puget, à l’onirisme entêtant. Les textes servant de supports à ces compositions sont signés, de façon assez attendue, Victor Hugo, Théophile Gautier, Sully Prudhomme (on entend ici son « Au bord de l’eau », dont la mise en musique, par Émile Paladilhe, est très éloignée de la délicieuse nonchalance fauréenne) , mais aussi Armand Silvestre (si souvent sollicité par Fauré), l’inattendu Balzac (le « Réveil » de Chausson) et les moins  célèbres Marval, Dorchain, Monnier ou Distel.

Signe des temps : les compositrices ont dorénavant droit de cité dans les programmations « classiques » (on entend ici des pages de Pauline Viardot, Charlotte Devéria ou Cécile Chaminade) et c’est très bien ainsi : c’est sans doute par leur présence aux côtés de leurs homologues masculins que s’affirmera définitivement leur reconnaissance, bien plus que dans des concerts qui leurs sont exclusivement réservés (une étape qui fut certes nécessaire mais risque peut-être à long terme de les « ghettoïser »).

Pour nous faire découvrir ces paysages rares et délicats, quels meilleurs guides que Marina Viotti et Adriana  González ? Le mezzo clair de la première se marie idéalement au soprano charnu de la seconde, et les deux chanteuses manifestent la même délicatesse dans le choix des nuances, le même soin dans la ligne de chant, le respect de la prosodie, la clarté de la diction. Le tout sans afféterie, avec naturel mais aussi une joie de chanter et de dire les textes tout à fait communicative. Iñaki Encina Oyón propose mieux qu’un accompagnement : dialoguant véritablement avec les chanteuses, il aurait justifié que ce CD s’intitulât À trois voix, tant son piano contribue pleinement à la richesse du discours musical – et, d’une manière générale, à cette très belle réussite d’ensemble.

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