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CD – Nymphes de Virginie Thomas – Lolitas versaillaises (mais pas que)

par Laurent Bury 5 mai 2023
par Laurent Bury 5 mai 2023
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Les artistes

Virginie Thomas, dessus
Emmanuel Resche-Caserta, Patrizio Germone, violons
Christophe Robert, Maialen Loth, altos
Elena Andreyev, violoncelle et basse de violon
Alexis Kossenko, Gabrielle Rubio, traversos
Neven Lesage, Jon Olaberria, hautbois
Josep Casadella, basson
Etienne Galletier, théorbe
Béatrice Martin, clavecin
Maud Gnidzaz, Juliette Perret, Anaïs Bertrand, dessus

 

Le programme

Nymphes.

Extraits d’opéras de Lully, Desmarest, Colin de Blamont, Francœur, Rebel, Mondonville, Rameau… Quelques pièces pour clavecin de François Couperin et Jean-Philippe Rameau.
1 CD L’Encelade ECL 2203, enregistré à Boulogne-Billancourt en mai 2022. 70 min.

Avant de connaître une résurrection au XXe siècle sous la forme de la « nymphette » chère à Nabokov, la nymphe fut d’abord une créature mythologique imaginée par les Grecs, enchantant notamment les après-midis des faunes, pour ensuite former une partie de la population des œuvres musicales soumises à l’approbation de Louis XIV et de ses successeurs. Si elles sont rarement au cœur de l’action des tragédies lyriques, les nymphes figurent très régulièrement dans les prologues et dans les divertissements d’opéras, condamnées à chanter la gloire du plus grand des rois ou à se lancer dans des airs virtuoses.

Il s’agit pourtant là d’une vision un peu réductrice, que vient très agréablement battre en brèche le disque enregistré par la soprano Virginie Thomas. Cette artiste, que l’on a tout récemment pu voir en « seconde femme » et « seconde sorcière » dans Didon et Enée que dirigeait William Christie à Compiègne et Versailles, connaît bien les rôles de nymphe : dotée d’un timbre clair et frais, elle est fréquemment distribuée dans ces personnages juvéniles et joyeux. On aurait pourtant tort de croire que son récital se contente d’enfiler les passages où les divinités imaginées par Quinault, nymphe de la Seine ou nymphe des Tuileries, jouent les utilités dans les interstices d’une action plus héroïque. D’une part, il y a des nymphes songeuses, affligées ou amoureuses ; d’autre part, il y a des nymphes qui occupent le premier plan d’un bout à l’autre de certaines partitions.

Conçu sous la forme d’un opéra en trois actes et un prologue, Nymphes nous fait parcourir trois quarts de siècle d’histoire du genre en France. Le premier acte correspond au règne de Lully, non sans quelques emprunts à ses successeurs immédiats, Desmarest avec sa Circé ou, moins connu, le Ballet des saisons cosigné par Colasse et le fils de Lully, Louis. Le deuxième nous transporte dans les premières années du siècle suivant, avec Campra et Colin de Blamont. Le dernier, enfin, voit triompher autour de 1750 Mondonville, Leclair ou Rameau, qui offre même à Clarine, modeste suivante de Platée, un air sublime pour faire fuir le soleil loin des « humides naïades ».

Et si le programme inclut les airs guillerets ou sensuels auxquels on pouvait s’attendre, il permet aussi à Virginie Thomas de se montrer une interprète sensible, avec une impressionnante série de monologues déclamés par de véritables héroïnes, comme la Proserpine de Lully (la fille de Cérès était associée au retour du printemps, ce qui suffit peut-être à en faire une nymphe honoraire), Aréthuse qui figure aussi dans Proserpine, mais qui a droit à son opéra à part entière avec Aréthuse ou la Vengeance de l’Amour de Campra (1701), ou Ismène dans la pastorale éponyme de Francœur et Rebel.

Autour de la soprano, la musique de ces compositeurs est interprétée par une douzaine d’instrumentistes, ce qui nous plonge dans la pratique des meilleurs amateurs du temps, lorsque ces partitions étaient adaptées aux petits effectifs que l’on pouvait réunir dans les salons. Béatrice Martin touche le clavecin (quelques pièces de Couperin se glissent entre les extraits d’opéra), Emmanuel Resche-Caserta, qui tient le dessus de violon, mène un orchestre de chambre où l’on reconnaît notamment le nom du flûtiste Alexis Kossenko (de fait, les vents dominent ici souvent, leurs sonorités liquides et boisées convenant sans doute à l’évocation des nymphes liée aux eaux et aux forêts).

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Virginie Thomas
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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