Leonardo Vinci : Olimpia abbandonata et autres cantates

les artistes
Valeria La Grotta   soprano
Ensemble Sonar d’affetto
Nicola Brovelli   violoncello 
Mauro Pinciaroli   arciliuto 
Luigi Accardo   clavicembalo
Le programme

Cantates de Leonardo Vinci (1696-1730)

Olimpia Abbandonata
Pietosa l’aurora in ciel
Fille, oh Dio, da te lungi
Nice son’io pur quello
Veggo la selva e ’l monte
Del bel Tamigi in riva
È pure un gran portento

1 CD Elegia, 66:03, janvier 2020

Leonardo Vinci a décidément le vent en poupe : Gismondo, Artaserse, Catone in Utica, Siroe re di Persia, La Partenope sont autant d’opéras récemment redécouverts, à la scène ou au disque – sans parler de l’album Veni, vidi, Vinci que Franco Fagioli, un des contreténors les plus en vue du moment, a récemment consacré à celui qu’on considère comme l’un des pères de l’opera seria napolitain.




Olympia abandonnée par son mari Bireno, 1773 (Francesco Bartolozzi, 1727-1815)

La redécouverte de Leonardo Vinci se poursuit hors du domaine de l’opéra grâce à ce CD paru chez Elegia, dans une collection intitulée Glories of the Italian Cantata, dont c’est le 4e volume, après trois premiers CD consacrés à Scarlatti, Marcello et Stradella. C’est la cantate Olimpia abbandonata qui est ici mise en lumière (elle donne son nom à l’album)…

… mais elle est accompagnée de six autres cantates, toutes intéressantes dans le rapport qu’elles entretiennent au texte, y compris (et parfois surtout) dans les récitatifs toujours extrêmement expressifs. La volonté du compositeur de coller au sens des mots (on pourrait même dire de faire jaillir la musique du texte) et de créer, musicalement, des ambiances propres à chaque contexte est flagrante – au-delà de la relative rigidité des formes (une alternance de deux récitatifs et de deux airs avec da capo – sauf pour la première cantate d’Olympia, privée du traditionnel récitatif initial) ; au-delà, également, de l’aspect convenu des vers et de ces situations « pastorales », toutes extraites de l’univers mythologique (à l’exception de l’ « Olympia abandonnée par Bireno », un épisode tiré de Roland furieux) : ces cantates apparaissent ainsi comme autant de petites scènes d’opéras, tantôt touchantes, tantôt plus profondément émouvantes.

Les artistes réunis pour l’occasion se montrent à la hauteur de la tâche : Le continuo à la fois sobre et expressif que constitue l’Ensemble Sonar d’Affetto (Nicola Brovelli au violoncelle, Mauro Pinciaroli à l’archiluth, Luigi Accardo au clavecin) est toujours attentif non seulement à accompagner la chanteuse mais aussi à dialoguer avec elle, prenant efficacement sa part à l’émotion distillée par la musique.  La soprano Valeria La Grotta fait valoir un timbre d’une grande pureté, une technique et un goût sûr lui permettant de subtiles variations dans les da capo, et une implication constante. Elle se montre particulièrement convaincante dans le registre élégiaque, où la douceur du timbre et de son legato est très touchante.

À découvrir !

https://youtu.be/GtLAl7qLT-8