« Komm, Hoffnung ! » : l’espoir, enfin ?

Vers une réouverture annoncée des salles de spectacle

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Karita Mattila : « Viens, espoir, ne laisse pas s’éteindre l’étoile de ceux qui sont épuisés !

Enfin…

Qui aurait pu croire, lorsque le spectre de la Covid a commencé de planer sur le monde en général et sur l’art et la culture en particulier, que la crise sanitaire durerait aussi longtemps ? Même si les chiffres ne sont toujours pas pleinement encourageants, l’horizon semble malgré tout s’éclaircir, et les pouvoirs publics ont pris la décision de rouvrir les salles de spectacles et d’autoriser de nouveau les activités culturelles, progressivement et toujours dans un strict respect des normes sanitaires.
Voici pour l’heure le calendrier qui a été fixé – et qui devrait être tenu, sauf bien sûr aggravation inopinée de la situation :

  • 19 mai
    Réouverture des musées, cinémas, théâtres mais avec des capacités réduites (800 personnes à l’intérieur et 1000 à l’extérieur au maximum).
    Le couvre-feu est repoussé à 21 heures.
  • 9 juin
    Mise en place du pass sanitaire, nécessaire pour participer à de grands rassemblements, tels des événements culturels. Le couvre-feu est repoussé à 23h.
  • 30 juin
    Les limitations de regroupement ou les jauges qui prévalaient dans les établissements accueillant du public n’auront plus cours (Pass sanitaire toujours indispensable).

Cette expérience longue et douloureuse aura au moins eu le mérite de mettre au jour deux évidences :

La première, c’est que la culture est non seulement essentielle, comme nombre d’artistes n’ont cessé de le répéter durant cette crise : elle est absolument vitale, pour reprendre le terme  tout récemment utilisé par Michel Plasson dans un entretien accordé à nos confrères de France Musique. Si l’art a, entre autres missions, celle de divertir – au sens premier et noble du terme : celui de « détourner » l’homme du prosaïsme, des lourdeurs, des accidents du quotidien –, sa présence aura rarement été aussi ardemment souhaitée qu’au cours de ces derniers mois. Et il est fort à parier que la privation de films, d’expositions, de spectacles, de musique, porte sa part de responsabilité dans l’état psychologique des Français, jugé « calamiteux » par la plupart des médecins et psychiatres – même si d’autres causes, et des plus graves, sont bien sûr à prendre en compte.

La seconde, c’est que rien ne remplacera jamais le spectacle vivant. Les retransmissions ne permettent guère que de se consoler d’un spectacle raté pour telle ou telle raison, et ne sont à vrai dire supportables que lorsqu’elles viennent en complément de spectacles vécus en live, lorsqu’elles prolongent l’émotion d’un concert ou d’un opéra auquel on a assisté, ou qu’elles sont la promesse d’un spectacle à venir.

Gageons que, sitôt les salles rouvertes, le public se précipitera pour mettre un terme à une frustration devenue de moins en moins supportable… Si tout se passe bien, nous pourrons donc assister à la création du très attendu Soulier de satin au palais Garnier, à l’Orfeo de l’Opéra Comique, à La Somnambule ou à La Fille de Madame Angot au Théâtre des Champs-Élysées, à L’Africaine à Marseille, à La Force du destin ou Elektra au Capitole de Toulouse, à Werther à Montpellier – pour ne citer que quelques grandes scènes françaises. Sans parler des festivals de l’été : Le Coq d’or, Tristan ou d’or ou les Foscari à Aix, Samson et Dalila à Orange, Denis et Katya à Montpellier…

Puissent tous ces événements avoir lieu dans les meilleures conditions possibles : nous en avons tous besoin, infiniment !

Pour que l’Opéra ne ressemble plus à ça :

© Matthias Haker

… mais redevienne ça !