Trois opéras en un acte de Giacomo Puccini, livrets de Giuseppe Adami et Giovacchino Forzano, créés le 14 décembre 1918 au Metropolitan Opera de New York.
LES AUTEURS
Le compositeur

Giacomo Puccini (1858-1924)
Giacomo Puccini naît à Lucques dans une famille de musiciens en 1858. Élève de Ponchielli, il connaît son premier grand succès avec Manon Lescaut (1893), et se consacre dès lors presque exclusivement à l’opéra. Après Manon Lescaut, il compose La Bohème (1896), Tosca (1900) et Madama Butterfly (1904) qui remportent un immense succès et jouissent toujours aujourd’hui d’une très grande popularité. Outre ces ouvrages, il fait aussi représenter La Fanciulla del West (1910), et Il Trittico (1918). Atteint d’un cancer de la gorge, il s’éteint à Bruxelles en 1924 avant d’avoir pu achever son ultime chef-d’œuvre : Turandot, créé de façon posthume en 1926.
Malgré d’évidentes affinités avec d’autres compositeurs italiens du tournant du siècle, les musicologues refusent le plus souvent de le considérer comme appartenant au mouvement dit vériste, en raison des thèmes de ses livrets mais aussi d’une esthétique musicale très personnelle. Si l’on reproche parfois au musicien une certaine facilité, on oublie souvent qu’il suscita l’admiration de musicologues, musiciens ou compositeurs aussi aguerris et talentueux qu’Arnold Schoenberg (qui le considérait comme le plus grand harmoniste de son temps) ou René Leibowitz.
Les librettistes

Giuseppe Adami (1878-1946)
Écrivain mais aussi critique musical (pour La Sera), Giuseppe Adami est surtout connu en tant que librettiste : s’il écrivit des livrets pour Zandonai, Milè ou encore Caltabiano, c’est sa collaboration avec Puccini qui lui apporta la notoriété. Pour le compositeur lucquois, Adami écrivit les livrets de La rondine, Il tabarro et Turandot, en collaboration avec Renato Simoni. Sa grande proximité avec le musicien lui permit de publier un recueil de trente lettres inédites en 1928, de même que deux biographies : Puccini (1935) et Il Romanzo della vita di Giacomo Puccini (1942).
Giovacchino Forzano (1884-1970)
En tant qu’auteur littéraire, Forzano écrivit des pièces de théâtre et des livrets d’opéras, notamment pour Mascagni (Lodoletta, Il picccolo Marat), Leoncavallo (Edipo re), Wolf-Ferrari (Gli amanti sposi, Sly), Giordano (Il re). Pour Puccini, il rédigea les livrets de Suor Angelica et Gianni Schicchi (1918).
Mais Forzano fut aussi metteur en scène et directeur d’opéra (la Scala de Milan), ainsi que réalisateur (Tredici uomini e un cannone en 1939, Ragazza che dorme en 1941).

L'ŒUVRE
La création
Le Triptyque fut créé au lendemain de la première guerre mondiale : l’Europe étant alors exsangue, c’est le Metropolitan Opera de New York qui fut choisi pour la création, laquelle eut lieu le 14 décembre 1918. Les moyens engagés pour le spectacle furent considérables, et l’on fit appel à une distribution pour le moins prestigieuse : Claudia Muzio (Giorgetta), Geraldine Farrar (Suor Angelica), Giuseppe de Luca (Gianni Schicchi). Pourtant le succès fut médiocre, sauf pour le dernier volet de l’œuvre : Gianni Schicchi.
L’œuvre fut reprise dès janvier 1919 par le Théâtre Costanzi de Rome, suivi de Londres, Milan ou Vienne. La France ne s’intéressa nullement au Triptyque, dont la création dans l’hexagone n’eut lieu (à l’Opéra-Comique) qu’en… 1967 ! Elle ne connut depuis que deux reprises parisiennes : une en 1987, toujours à l’Opéra-Comique ; une autre au début du XXIe siècle, à l’initiative de Nicolas Joël (Opéra Bastille, 2010).
Les livrets

IL TABARRO / LA HOUPPELANDE (Adami)
Adami adapte une pièce de Didier Gold, La Houppelande, créée au Théâtre Marigny le 1er septembre 1910 (Puccini avait assisté à une représentation de cette pièce à Paris en 1913).
L’action prend place sur une péniche amarrée aux quais de la Seine dans les années 1910. Michele est le propriétaire de la péniche, sur laquelle sont transportées des marchandises que les ouvriers (parmi lesquels le jeune Luigi) sont occupés à décharger. Un d’entre eux, La Tanche, se plaint de leurs difficiles conditions de vie et déclare boire pour ne plus avoir à penser… Luigi acquiesce : « Tu as bien raison : mieux vaut ne pas penser, baisser la tête et courber l’échine ».
Giuseppe Giacomini, "Hai Ben Ragione", IL TABBARO, Florence, 1983
Michele est marié à Giorgetta, mais le couple n’est pas heureux, l’amour de Giorgetta pour son mari s’étant progressivement éteint… La jeune femme n’aime pas la vie vagabonde que Michele lui fait mener : née à Belleville, elle garde une nostalgie profonde de Paris, de même que Luigi, originaire de Paris comme elle. Les deux jeunes gens sont devenus amants. Michele surprend leur conversation sur le pont de la péniche ; il s’étonne que Luigi soit encore là alors que tous les ouvriers sont partis. Luigi demande à Michele de le garder à bord jusqu’à Rouen : Michele refuse et se retire à l’intérieur du bateau. Giorgetta demande alors à Luigi de quitter la péniche pour ne pas éveiller les soupçons de son mari. Il pourra revenir plus tard dans la nuit, quand elle lui en donnera le signal en craquant une allumette.
Une scène entre Michele et Giorgetta nous apprend les raisons de leur désamour : le couple a eu un bébé, lequel est mort récemment, plongeant la jeune mère dans le désespoir. Michele rappelle à sa femme leur amour d’autrefois et les gestes tendres dont il l’entourait (il avait pris l’habitude notamment de l’envelopper dans sa houppelande pour ne pas qu’elle prenne froid), gestes qu’elle lui interdit dorénavant…
Lasse, Giorgetta va se coucher, laissant Michele seul et désespéré. Michele est persuadé que sa femme a une liaison, mais ignore avec qui. Il sort prendre l’air, allume sa pipe : Luigi pense qu’il s’agit là du signal envoyé par Giorgetta pour lui faire comprendre qu’elle est seule. Il se précipite… mais se heurte à Michele, qui comprend aussitôt que Luigi est l’amant de sa femme. Les deux hommes se bagarrent violemment : au terme de la dispute, Luigi perd la vie. Michele dissimule son corps dans son manteau.
Giorgetta, ayant entendu du bruit, se précipite sur le pont. Michele lui propose de venir se réchauffer dans sa houppelande, comme autrefois. Lorsque la jeune femme s’approche, elle découvre horrifiée le corps sans vie de son amant.
SUOR ANGELICA (Forzano)
Un soir de printemps, dans la cour d’un couvent, les sœurs évoquent, chacune à leur tour, ce qu’elles désirent : Genioveffa, qui a été bergère, aimerait tellement tenir de nouveau dans ses bras un agnelet… Dolcina, qui a du mal à cacher sa gourmandise, laisse comprendre qu’elle aimerait quelque chose de bon à manger. Quant à Angelica, la sœur chargée de l’entretien des pantes médicinales, elle déclare n’avoir aucun désir. « Mensonge ! », murmurent ses camarades, qui savent bien que Sœur Angelica est une jeune noble enfermée dans ce couvent pour une « faute » qu’elles ignorent, et qu’elle a le même désir depuis qu’elle est arrivée au couvent : avoir enfin des nouvelles de sa famille.
On annonce l’arrivée d’une visiteuse. Sœur Angelica prie pour que la visite lui soit destinée… C’est bien le cas : sa tante lui rend enfin une première visite depuis son arrivée au couvent il y a sept ans. Hautaine et cassante, le vieille princesse, sans jeter un regard sur sa nièce, lui explique qu’elle est venue lui faire signer un document réglant les questions de l’héritage de ses parents, récemment disparus. Elle explique à Angelica que sa jeune sœur est sur le point d’épouser un jeune homme qui, par amour, a bien voulu fermer les yeux sur « la faute par laquelle elle macula l’écusson blanc de la famille ». Angelica ne peut s’empêcher de reprocher à sa tante son manque absolu de compassion. Ce à quoi la vieille princesse répond que la pitié lui est impossible alors que le visage de la mère d’Angelica lui apparaît sans cesse en larmes. Angelica n’a dorénavant plus qu’une chose à faire : expier.
Angelica supplie malgré tout sa tante de lui donner des nouvelles de son petit garçon, qu’elle a abandonné en entrant au couvent. La princesse lui apprend que l’enfant est tombé malade il y a deux ans, que tout a été fait pour le sauver, mais qu’il est mort. Elle demande à Angelica de signer le document qu’elle a apporté et quitte les lieux.
En larmes, Angelica adresse un chant bouleversé à l’enfant qu’elle ne reverra plus : « Sans ta maman, mon enfant, tu es mort… »
"Senza mamma...", Renata Scotto
Estimant que plus rien ne la rattache dorénavant à la terre, Angelica choisit de mourir : elle prépare elle-même un poison à partir des plantes dont elle a la garde et le boit. Prenant soudain conscience que le suicide risque de la conduire à la damnation éternelle, elle se révolte avant d’avoir une ultime vision : la Vierge s’avance vers elle, accompagnée de son petit garçon. Rassérénée, Angelica expire.
GIANNI SCHICCHI (Forzano)
À Florence, en 1299. Le vieux Buoso Donati vient de mourir. Sa famille est réunie autour de son lit, non pour le pleurer, mais pour dire leur crainte que le vieillard ait légué sa fortune à des moines… Il s’agit de mettre rapidement la main sur le testament ! C’est le jeune Rinuccio qui le découvre. Il accepte de donner le testament à sa tante Zita, si celle-ci consent à ce qu’il épouse Lauretta, la fille du paysan Gianni Schicchi. Ce à quoi la tante répond que si les choses tournent bien (c’est-à-dire, si la famille arrive à mettre la main sur l’argent du défunt), Rinuccio pourra épouser qui il voudra.
On lit le testament de Donati : le vieillard a effectivement légué tous ses biens aux moines d’un monastère voisin. Que faire ? Sur les conseils de Rinuccio, on va chercher Gianni Schicchi : réputé pour sa roublardise, il saura sans doute les tirer d’affaires.
Mais Schicchi refuse tout d’abord d’entrer dans le jeu des héritiers lésés de Donati, d’autant que Zita vient de lui déclarer qu’elle ne donnera certainement pas son neveu Rinuccio à Lauretta si la jeune fille est dépourvue de dot. Lauretta supplie son père de faire quelque chose : si elle ne peut épouser Rinuccio, elle ira sur le Ponte Vecchio et se jettera dans l’Arno !
Giacomo Puccini, O mio babbino caro (Nadine Sierra, La Fenice, 2016)
Schicchi se ravise : après s’être assuré qu’à l’exception des parents de Donati ici réunis, personne dans Florence n’a appris la mort du vieillard, il expose son plan : il prendra la pace de Donati dans son lit, on fera venir le notaire, il imitera la voix du défunt et dictera un nouveau testament en faveur des membres de la famille. Mais attention : si le subterfuge est découvert, tous risquent d’avoir la main tranchée et de devoir quitter la ville immédiatement (« Adieu, Florence! »). La famille accepte, malgré cette menace qui plane sur elle…
Le notaire arrive, Schicchi contrefait la voix de Donati, mais, au moment de dicter le testament, il s’attribue toutes les propriétés et tous les biens du défunt ! Voyant que les membres de la famille sont prêts à se révolter, il leur rappelle la punition et l’exil qui les attendent si la vérité éclate (« Adieu, Florence! »). Une fois le testament dicté, le notaire se retire accompagné des témoins, fous de rage. Schicchi reste seul avec le couple de jeunes amoureux enlacés.

Et l’Arétin, qui resta tout tremblant, me dit:
« Le follet que tu vois est Gianni Schicchi,
qui s’en va plein de rage en accoutrant les gens.
– Que puisse l’autre démon, lui dis-je,
ne pas te mordre, et consens à me dire
quel est son nom, avant qu’il disparaisse. »
Alors il répondit : « C’est l’âme antique
de Myrrha la perverse, celle qui devint,
contre le droit amour, l’amante de son père.
Elle parvint à pécher avec lui
en se cachant sous la forme d’une autre,
comme fit celui qui court là-bas,
qui pour avoir la reine du troupeau
osa se déguiser en Buoso Donati
et faire testament en forme légale ».
Dante, La Divine Comédie, "L'Enfer", Chant XXX, v. 31-48 (traduction Jacqueline Risset)
La partition

Le Triptyque, avant-dernière œuvre de Puccini (Turandot sera créée 7 ans plus tard), est un éblouissant témoignage du génie puccinien. Les trois œuvres réunies sous ce titre lui permettent en effet de s’exprimer dans trois tonalités très différentes : la veine lyrico-pathétique qui lui est chère avec Suor Angelica (c’est la tonalité qui nous surprend le moins chez ce compositeur, ayant déjà laissé avant Le Triptyque, de Manon Lescaut à Butterfly, de Mimi à Tosca, une riche galerie d’héroïnes bouleversantes) ;
une tonalité puissamment dramatique avec Il tabarro – une des rares œuvres de Puccini qu’on peut qualifier de « vériste » de par le choix du sujet, la violence des passions qui s’y déchaînent et des moyens musicaux mis en œuvre pour en rendre compte ; enfin, l’humour avec Gianni Schicchi. Cette dernière tonalité est plus surprenante, même si, à bien y regarder, les œuvres précédentes ne sont pas exemptes de moments légers, voire comique (voyez, par exemple, les premières scènes des premier et dernier actes de La Bohème). Or, dans chacune de ces tonalités, Puccini excelle. L’orchestre étonnamment novateur de Schicchi assure au dernier opus de la trilogie une vitalité, un entrain, une « mécanique » irrésistibles ; celui, à la fois brumeux et plus « noir » du Tabarro offre un cadre oppressant à ce qui est sans aucun doute l’un des opéras les plus sombres et les plus violents de Puccini ; les couleurs tendres et diaphanes de Suor Angelica offrent enfin un contraste saisissant avec la violence du drame intime vécu par le personnage éponyme. Vocalement, les trois œuvres contiennent plusieurs pépites : le délicieux duo d’amour de Rinuccio et Lauretta qui clôt (presque) Gianni Schicchi ; le finale de Suor Angelica, bouleversant au-delà de toute expression (que le public de la création ait pu rester froid à cette page demeure pour nous un impénétrable mystère…) ; ou encore le duo plein d’érotisme et de tension dramatique de Giorgetta et Luigi (« O Luigi ! Luigi ! »), culminant sur l’incandescent « Folle di gelosia ! » du ténor…
Si l’on devait chercher un point commun, ou un fil rouge qui relie entre eux ces trois opéras au demeurant si différents, il serait à trouver dans le thème du mensonge et de la dissimulation et dans les moyens musicaux qui permettent leur évocation, sur les modes tragique ou burlesque. Cela devrait suffire à convaincre les directeurs de salles de respecter la volonté du musicien en programment les trois opéras dans une seule et même soirée – un second motif, peut-être encore plus parlant, étant le témoignage ainsi offert de l’extrême variété du talent d’un musicien beaucoup plus divers et protéiforme qu’on ne le dit parfois.
Pour écouter l’œuvre
CD

Gardelli / Tebaldi, del Monaco, Simionato, Merrill, Orchestre et Choeur du mai Musical Florentin. 3 CD Decca (1962).

Maazel / Scotto, Domingo, Cotrubas, Horne, Wixell, Gobbi. London Symphony Orchestra, New Philharmonia Orchestra, Ambrosian Opera Chorus. 3CD CBS (1977).

Bartoletti / Freni, Giacomini, Pons, Souliotis, Nucci, Alagna. Orchestre et Chœur du Mai Musical Florentin, 3CD Decca (1991)

Rahbari / Gauci, Martinucci, Tumagian, Slatinaru. BRTN Philharmonic Orchestra and Choir Brussels, Jaak Gregoor Chorus. 3CD Discover International (1994).

Pappano / Guleghina, Shicoff, Gallardo-Domas, Gheorghiu, Alagna. 3 CD EMI (1999).
Pour voir et écouter l’œuvre
Streaming
Reynolds - Pezzoli / Nizza, Pelizzari. Teatro Comunale di Modena (2007). Sous-titres en français.
Lipanović - Bernard / Dercho, Heller, Georgieva ,Kos. Croatian National Theatre in Zagreb (mars 2008).
DVD et Blu-rays

Levine – Reppa / Scotto, Moldoveanu, Taillon, Bacquier. Metropolitan Opera de New York. 1 DVD The Metropolitan Opera, 1981.

Santi – Bauer / Sass, Martinucci, Plowright, Pons, Cappuccili. Scala de Milan. 1 DVD Kultur Video, 2004 (capté en 1983).

Chailly – Ronconi / Frittoli, Lipovsek, Nucci, Pons. Scala de Milan. 2 DVD Hardy Classic Video, 2010 (capté en 2008).

Reynolds – Pezoli / Nizza, Pelizzari. Teatro Comunale di Modena. 1 DVD Arthaus, 2007.

Pappano – Jones / Westbroek, Jaho, Gallo, Zilio, Antonenko. Covent Garden, Londres. 1 Blu-ray Opus Arte, 2011.
LES REPRÉSENTATIONS DE LA MONNAIE DE BRUXELLES
LE CHEF

© Michael Blanchard
ALAIN ALTINOGLU
Alain Altinoglu effectue ses études musicales au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, où il enseigne ensuite près de dix ans.
Parmi les prestigieux orchestres qu’il a dirigés, citons le Wiener Philharmoniker, le Berliner Philharmoniker, l’Orchestre royal du Concertgebouw, le London Symphony Orchestra, le Chicago Symphony Orchestra,
l’Orchestre symphonique de la Bayerische Rundfunk, le Munich Philharmonic, la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre Philharmonique de radio France, l’orchestre National de France, ou encore le Wiener Symphoniker.
Très attaché au répertoire lyrique, il s’est produit dans les théâtres les plus prestigieux : Metropolitan Opera de New York, Opéra de Paris, Wiener Staatsoper de Vienne, Monnaie de Bruxelles, Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, Festival de Salzbourg, Bayerische Staatsoper de Munich.
Il a fait ses débuts au Festival de Bayreuth en 2015, en y dirigeant Lohengrin. Il est le troisième chef français à être invité à diriger au Festival. Il devient en janvier 2016 directeur musical de La Monnaie.
LE METTEUR EN SCÉNE

© D.R.
TOBIAS KRATZER
Lauréat de plusieurs prix (Concours international Ring Award de Graz, Prix Faust du meilleur metteur en scène d’opéra pour Le Crépuscule des dieux à Karlsruhe), Tobias Kratzer a déjà travaillé pour l’Opéra National de Lyon (Guillaume Tell), l’Opéra de Nice (Les Huguenots), la Monnaie de Bruxelles (Lucio Silla), la Deutsche Oper de Berlin (Der Zwerg), le Festival de Bayreuth (Tannhäuser), l’Opéra de Francfort (La Force du destin),
ou encore le Royal Opera House de Londres (Fidelio). Sa lecture de Faust à l’Opéra Bastille de Paris en 2021 a rencontré un très grand succès critique. Il mettra en scène Moïse et Pharaon au prochain festival d’Aix-en-Provence.
LES CHANTEURS

© D.R.
CORINNE WINTERS
Corinne Winters est tout aussi appréciée pour ses talents vocaux que pour ses dons d’actrice, des qualités qui lui ont permis de se produire dans le monde entier, aux États-Unis (Seattle Opera, Theatre of Saint Louis, San Diego Opera), en Europe (Opera Vlaanderen, Royal Opera House Covent Garden, Rome) ou encore en Asie (Hong Kong).
Sa voix de soprano lyrique lui fait aborder avec succès des rôles tels que Katia Kabanova, Desdemona, Violetta, Tatiana, Liù ou Butterfly, Mimi ou Juliette.
Corinne Winters a récemment été nommée dans la catégorie « jeunes chanteurs » des International Opera Awards.
La traviata : "Addio del passato" - Corinne Winters (Hong Kong, 2012)

© D.R.
PÉTER KÁLMÁN
Né à Budapest, Kálmán a d’abord étudié dans sa ville natale avant de se perfectionner à la Manhattan School of Music de New York. Il a également suivi des master classes avec Joan Sutherland et Richard Bonynge.
Membre de l’Opéra national de Hongrie, il est ensuite rapidement engagé par les principales scènes internationales dans des œuvres telles que Carmen, La Fanciulla del West, L’Élixir d’amour, Un bal masqué, Tosca, Gianni Schicchi, La Cenerentola, Don Pasquale, Le Barbier de Séville ou L’Or du Rhin.
Il s’est déjà produit au Théâtre des Champs-Élysées, au Festival de Salzbourg, à l’Opéra de Zurich ou encore au Theater an der Wien.
Péter Kálmán, Gianni Schicchi

© Nick Tucker
ADAM SMITH
Le ténor Adam Smith vit actuellement aux États-Unis mais il est né dans le nord de l’Angleterre. Ayant étudié le violon dès l’âge de quatre ans, il se consacre par la suite au chant et remporte divers prix dans plusieurs concours. Le concours international de chant Ferrucio Tagliavini (en Autriche), en 2015, le voit notamment remporter plusieurs prix, dont le premier prix et le prix de la critique. Son répertoire comprend les rôles de Tamino, Don José, Pinkerton, Rodolfo (La Bohème), le Prince (Rusalka), le Duc de Rigoletto ou encore Hoffmann qu’il a interprété à Bordeaux en 2019.
Dvorak, Rusalka, air du Prince par Adam Smith (Opéra de Limoges, 2021)

© D.R.
BENEDETTA TORRE
La soprano Benedetta Torre, originaire de Gênes, commence des études de piano et de chant dans sa ville natale, puis poursuit sa formation auprès de Barbara Frittoli. Elle a participé au 6e concours international de chant Renata Tebaldi, où elle a remporté le deuxième prix, et au 4e concours international d’opéra de Portofino, où elle a remporté le troisième prix.
Dotée d’une voix de soprano lyrique, elle aborde plusieurs rôles italiens (Alice dans Falstaff, Amelia dans Simon Boccanegra, Adina dans L’Elisir d’amore, Lauretta dans Gianni Schicchi, Giulietta dans I Capuleti e I Montecchi), français (Marguerite dans l’oratorio dramatique Jeanne d’Arc au bûcher de Honegger) ou mozartiens (Susanna des Noces).
Elle s’est déjà produite à l’Opéra de Rome, au Festival della Valle d’Itria (Martina Franca), au Festival de Glyndebourne, au Maggio Musicale Fiorentino ou encore à la Scala de Milan.
Benedetta Torre : "Donde lieta usci", La Bohème (Portofino, 2018)
Dossier réalisé par Stéphane Lelièvre