VIRGINIA ZEANI (1925-2023)

La soprano Virginia Zeani, née le 21 octobre 1925 à Solovăstru, nous a quittés le 20 mars 2023 à West Palm Beach, en Floride. Roumaine d’origine mais italienne d’adoption, elle se forma à Milan auprès d’Aureliano Pertile, épousa la célèbre basse Nicola Rossi-Lemeni et connut ses premiers grands succès en Italie, avec tout d’abord Violetta, abordée dès 1948 à Bologne, un rôle avec lequel elle triomphera dans le monde entier, notamment à Paris au Palais Garnier en 1957 aux côtés de Nicolai Gedda et Ernest Blanc.

Son répertoire était immense et d’une diversité remarquable : très appréciée dans le bel canto (L’elisir d’amore, Lucia di Lammermoor, I Puritani, Il barbiere di Siviglia, Zelmira, Otello, Rigoletto,…), elle aborda aussi le répertoire baroque (Giulio Cesare), le répertoire italien plus tardif (La Bohème, Mefistofele, Aida, Otello, Manon Lescaut, Madama Butterfly…), le répertoire français (Carmen, Thaïs, les quatre rôles des Contes d’Hoffmann, Manon), chanta également des opéras contemporains et participa à plusieurs créations : elle fut la première Blanche des Dialogues des carmélites lors de leur création à la Scala en 1957, puis chanta Mère Marie en 1982 à San Francisco) ; elle créa également Un curioso accidente de Jacopo Napoli, ou encore I misteri dolorosi de Cattozzo).

Quasi contemporaine de Callas (né en 1923) et Tebaldi (née en 1922), peut-être souffrit-elle, à l’instar de Magda Olivero ou Leyla Gencer, de la médiatisation de ces deux artistes et de la place prépondérante qu’elles occupèrent alors dans les studios d’enregistrement. Virginia Zeani grava  cependant plusieurs disques : un récital d’airs d’opéras italiens (1956, Decca, dir. Gavazzeni), un récital Puccini (1958, Decca, direction F. Patané), un récital Verdi/Puccini (1969, Electrecord, dir. Brediceanu), une sélection des Otello de Rossini et Verdi (!) (Fontana, 1972, dir. Zedda), une sélection de La Traviata (1963 , Saga, dir. Annovazzi), une intégrale de Tosca (1977, dir. Trailescu). L’ensemble des enregistrements de studio de Virginia Zeani a par ailleurs fait l’objet d’un coffret de 9 CD, paru chez Musique Aria inc.







 On dispose également d’assez nombreux témoignages de son art pris sur le vif, au premier rang desquels une Manon chantée aux côtés d’Alfredo Kraus (1964, Hardy, dir. Rapalo) et la rare Alzira verdienne (1967, Gala, dir. Capuana). Les collectionneurs chercheront trace, enfin, du Gala qu’elle donna à Newart en 1981 aux côtés de Franco Corelli.



Voici enfin trois témoignages de l’art de Virginia Zeani, chantant Verdi, Puccini et l’opéra français, de même qu’un émouvant film montrant les retrouvailles de la chanteuse avec Angela Gheorghiu à Londres en 2009.

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La traviata : « Ah fors’e lui » – Hambourg 1956

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Tosca : « Vissi d’arte » – 1977

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Manon : « Adieu, notre petite table » (en italien) – Naples, 1964

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Retrouvailles avec Angela Gheorghiu à Londres en 2009