In memoriam : JOHN ALER (1949-2022)
Le ténor JOHN ALER vient de nous quitter. Né à Baltimore en 1949, il avait été particulièrement actif au cours de la décennie 1980-1990, et était connu et apprécié du public français, non seulement parce qu’il s’est produit dans notre pays à plusieurs reprises (au Festival d’Aix-en-Provence notamment, ou encore à Paris, au Châtelet et à l’Opéra pour la création de Saint-François d’Assise en 1992), mais aussi parce qu’il servit avec talent la musique française : considéré comme un spécialiste des répertoires baroque et classique (il chanta souvent Händel, Rameau, Gluck, Mozart,…), il interpréta également avec succès, à la scène ou au disque, des œuvres du XIXe siècle français. Il fit également quelques incursions dans le bel canto, avec entre autres exemples une Cenerentola chantée au Châtelet en 1986, Anna Bolena qu’il chanta aux côtés de Joan Sutherland en 1988, ou encore Il viaggio a Reims, Il barbiere di Siviglia, La Sonnambula, Don Pasquale,…
En France, on garde le souvenir, outre les Boréades et la Cenerentola déjà cités, de deux spectacles donnés à Aix-en-Provence : La Finta giardiniera (1984) et surtout une splendide Iphigénie en Aulide donnée en version de concert en 1987 sous la direction de Gardiner (le disque ne rend hélas que partiellement compte de la magie du concert…). Sa carrière le conduisit également au Festival de Glyndebourne, à la Wiener Staatsoper, au Royal Opera House, au Festival de Salzbourg ou à la Scala de Milan. En 2010, John Aller chantait encore au Festival de Ravinia : il y interprétait le Gouverneur du Candide de Bernstein et Basilio dans Les Noces de Figaro, aux côtés de John Relyea, Ailyn Pérez et Lisette Oropesa.
Très présent au disque, John Aler grava pour EMI La Belle Hélène, La Muette de Portici, Les Pêcheurs de perles, Œdipe, Le Postillon de Lonjumeau ou encore Mors & Vita. Il chante également le rôle-titre du Comte Ory ou celui de Pylade dans Iphigénie en Tauride, deux intégrales gravées pour Philips sous la direction de Gardiner. Il participe également à l’enregistrement de Semele chez Deutsche Grammophon sous la direction de John Nelson, ou du Toréador d’Adam pour Decca. Autant d’enregistrements qui nous permettront de nous souvenir de cet artiste attachant, apprécié de ses collègues pour sa gentillesse, et dont la voix claire, naturellement ancrée dans l’aigu, ainsi que la diction soignée – particulièrement dans notre langue – eurent et ont encore de nombreux admirateurs.
https://www.youtube.com/watch?v=fCin0I-GQBg
“Where’er you walk” ; Georg Friedrich Händel, Semele (1994)
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Gluck: Iphigénie en Tauride, « Unis dès la plus tendre enfance » (1986)
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Il viaggio a Reims, « Nel suo divin sembiante »; avec Sylvia McNair (1992)
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