GIUSEPPE DI STEFANO

Giuseppe di Stefano (ténor) 1921-2008

Giuseppe di Stefano est né près de Catane le 24 juillet 1921.
Sa jeunesse ressemble à un roman d’aventures : fait prisonnier en Allemagne, il s’échappe en 1943 et es accueilli dans un camp de réfugiés en Suisse, à Vidy. Alors qu’une émission est réalisée en direct du camp, la direction de Radio-Lausanne le remarque et fait en sorte qu’il puisse travailler sa voix et participe à certaines émissions.
De retour à Milan, il poursuit ses leçons de chant et enregistre quelques chansons en 1945 sous le pseudonyme de Nino Florio.

https://www.youtube.com/watch?v=lewgY3aLMEc

Nino Florio (alias Giuseppe di Stefano), « Vola, voa, vola ! » en 1945.

Il fait ses débuts professionnels en 1946 dans le rôle de Des Grieux de la Manon de Jules Massenet, au théâtre de Reggio Emilia. Un an plus tard, il fait ses débuts à la Scala, dans la même œuvre. Dès lors s’ouvre à lui une brillante carrière internationale qui le mènera jusqu’au Metropolitan Opera de New York où il connaîtra de très grands succès.

Sa carrière est marquée par sa prestigieuse collaboration avec Maria Callas, sur scène et au disque. Tous deux laissent de nombreux témoignages entrés dans la légende de l’Opéra : I Puritani, La Traviata, Lucia di Lammermoor et Tosca à Mexico en 1952, I Puritani en 1953 à Milan, Lucia di Lammermoor à la Scala en 1954 puis à Berlin avec Karajan en 1955, la légendaire Traviata de la Scala dans la mise en scène de Visconti en 1955, Un Bal masqué à la Scala en 1957… Leur Tosca, gravée en studio 1953 avec Tito Gobbi sous la direction de Victor de Sabata, est considéré comme l’un des plus importants enregistrements de musique classique jamais réalisés.

Avec Callas en 1954

À Berlin, lors de la légendaire Lucia de 1955

Giuseppe di Stefano participe à la triste tournée de récitals avec Maria Callas des années 1973-1974, et chantera encore Altoum à Caracalla en 1992.

Il termine sa vie dans des conditions particulièrement tragiques : victime d’une agression à main armée dans sa propriété du Kenya, il est hospitalisé à Mombasa, rapatrié dans un état désespéré à Milan, plongé dans un coma artificiel dont il ne sortira que totalement paralysé. Il meurt près de Milan le 3 mars 2008.

L’art de di Stefano se caractérise par une présence et une implication de tous les instants, ainsi que par un charme vocal irrésistible (Écoutez son air de Mario à Mexico en 1952 : le public perd littéralement la tête !). Autant de qualités qu’on découvrira dans ses premiers enregistrements, ses captations plus tardives avec Callas faisant entendre un timbre quelque peu durci et un style pas toujours orthodoxe. Mais en ses heures de gloire, le ténor était capable de soigner sa ligne de chant comme peu (écoutez son rêve de Des Grieux gravé en italien à Lausanne en 1944 !) et de délivrer des nuances dont le diminuendo sur le contre-ut de l’air de Faust est un splendide exemple !

https://www.youtube.com/watch?v=NMA3hQTuKjQ

Manon, le rêve de Des Grieux (Lausanne, 1944)

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L’Arlesiana, « È la solita soria… » (1947)

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Faust, San Francisco, 1950

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Tosca, « E lucevan le stelle… » bissé ! (Mexico, 1952)