Pharaonique ! Aïda réunit près de 7.000 spectateurs à Metz

Aïda, stade Saint-Symphorien de Metz, 6 juin 2025
Comme un baroud d’honneur pour conclure sa saison lyrique et avant deux ans de fermeture du théâtre de la place de la Comédie, l’opéra de Metz affiche pour une unique représentation le titre iconique de Giuseppe Verdi, Aïda, sur la pelouse du stade Saint-Symphorien. Entre opéra intimiste et grand divertissement populaire, le spectacle peine un peu à trouver sa cohérence.
Si Memphis m’était conté
Avant d’émettre la moindre réserve sur tel ou tel artiste, sur la qualité de l’amplification sonore ou sur un quelconque point de la monumentale scénographie du spectacle, force est de reconnaitre d’emblée qu’Aïda au stade Saint-Symphorien est à la fois un immense succès populaire et, pour les équipes de l’opéra de l’Eurométropole de Metz, une extraordinaire vitrine. Réunir en une seule soirée l’équivalent de dix fois la jauge du théâtre du centre-ville était un pari un peu fou que Paul-Émile Fourny remporte haut la main en dépit de toutes les difficultés inhérentes à ce genre de projet et d’une météo capricieuse qui, après avoir gêné les répétitions, a fait peser le doute sur la représentation elle-même jusqu’à ce que toute menace de pluie s’éloigne in extremis en fin d’après-midi.
À l’origine de ce projet XXL se trouve l’idée déraisonnable de conclure la saison lyrique messine en apothéose et de toucher – en jouant la carte du grand spectacle – de nouveaux spectateurs qui ordinairement n’ont pas la curiosité, le courage, ou tout simplement pas l’idée de venir à l’opéra. En dépit de politiques tarifaires de mieux en mieux adaptées et d’actions très didactiques en direction des jeunes publics, force est effectivement de reconnaitre que l’opéra, malgré une lente et inexorable démocratisation, reste encore aux yeux de beaucoup un art élitiste aux codes particulièrement opaques…
Que soit saluée ici l’initiative de Paul-Émile Fourny d’avoir pressenti qu’il était possible à Metz, en 2025, avec le soutien de toutes les forces vives de l’Eurométropole, de surmonter le complexe de classe et de réunir 7.000 personnes de tous horizons autour d’une partition vieille de plus de 150 ans.
Le succès public de la soirée tient à trois raisons principales.
Entre le dernier match de la saison footballistique (qui a vu le FC Metz terminer 3e du championnat et gagner son ticket pour un retour en Ligue 1) et la période nécessaire de repos pour le gazon, l’enceinte du stade est disponible pour autre chose que le ballon rond le temps de quelques semaines. Il aura donc suffi que Bernard Serin, Président du club et amateur d’opéra, en informe le Directeur de l’Opéra-Théâtre pour qu’aussitôt germe l’idée de faire entrer l’art lyrique à Saint-Symphorien pour la première fois de son histoire !
Il est rigoureusement impossible de mesurer précisément « l’effet stade » du spectacle mais force est de reconnaitre que les personnes qu’on pouvait croiser ce vendredi dans les tribunes ressemblaient davantage à celles d’une rencontre sportive qu’à la foule élégante d’un soir de Première. Une partie du public d’Aïda avait précisément ce 6 juin la diversité des clubs de supporters, cheveux gris et têtes blondes mêlées, le maillot grenat du FC Metz aux épaules, et on ne peut pas tout à fait exclure que beaucoup d’entre eux étaient présents au spectacle par habitude de fréquentation du stade. A contrario, il n’était pas bien compliqué de repérer dans la foule ceux qui mettaient les pieds à Saint-Symphorien pour la première fois, le tout formant un grand mélange sociologique qui aurait probablement ravi Giuseppe Verdi lui-même.
La deuxième raison du succès de cette soirée tient probablement aussi au choix de l’affiche retenue. Qu’on fréquente assidument les théâtres ou qu’on soit totalement novice en la matière, le nom d’Aïda est dans toutes les mémoires et personne n’a l’oreille totalement vierge au moment d’aller assister à sa représentation. On peut donc raisonnablement penser que beaucoup des 7.000 spectateurs ont acheté leur billet grâce à la popularité du thème musical des trompettes.
Las, comme l’arbre peut cacher la forêt, ces inénarrables trompettes induisent une idée fausse de l’architecture de l’antépénultième opéra de Verdi qu’on a trop souvent tendance à réduire à ses accents belliqueux et à l’iconique scène du triomphe. C’est oublier un peu vite qu’Aïda est principalement composée de conversations d’antichambre, de confidences et de prières qui en font l’une des partitions les plus intimistes du maitre de Busseto. Ce hiatus entre les attentes du public et la réalité de la musique explique très probablement le comportement parfois désinvolte d’une partie des spectateurs qui vont et viennent sans attendre l’entracte, sirotent un soda ou grignotent une barquette de frites au grand dam de leurs voisins mieux avertis de l’aridité de certaines pages d’Aïda.
Pour faire passer la pilule de cet opéra pharaonique à ceux dont ce n’est pas le pain quotidien, il fallait donc une mise en images spectaculaire qui palie les baisses de tension dramatique du livret et en mette plein les yeux ! Paul-Émile Fourny a précisément ce talent de savoir gérer les immenses espaces : s’il n’avait pas déjà pensé Aïda pour le théâtre antique d’Orange en 2017, sans doute n’aurait-il pas osé ce pari insensé d’habiter un podium de 1200m2 posé au milieu d’un stade de football !
Trois fois plus large que profond, accessible de la pelouse par deux rampes monumentales et surmonté d’un mur LED animé de projections un peu kitsch, le dispositif du stade Saint-Symphorien s’apparente à celui des Chorégies et se prête évidemment à l’écriture d’une grande fresque pharaonique à la manière des péplums en technicolor de Cecil B. DeMille. Homme de culture, Paul-Émile Fourny n’ignore cependant rien de la culture égyptienne antique : un scribe se tient donc accroupi (comme de bien entendu) sur le bord de la scène, du début à la fin du spectacle, comme un témoin privilégié du drame qui consigne pour l’éternité, dans ses papyrus, cette histoire d’amour et de mort.
Sur le plateau, de nombreux éléments de décors se déplacent à la manière de pièces du jeu d’échec : le masque d’or de Toutankhamon, une statue d’Anubis, un obélisque, la façade du temple de Louxor… composent et décomposent l’espace pour mieux acculer les personnages à leur destin. Dans la scène du jugement (premier tableau de l’acte IV), tous ces éléments s’alignent frontalement en bord de scène et réduisent à la portion congrue l’espace où peut se tenir Radamès. On a rarement mieux fait comprendre avec aussi peu de moyens que le général égyptien se retrouve au pied du mur et que sa condamnation à mort est inéluctable.
Les costumes enfin, somptueusement conçus par Giovanna Fiorentini dans le goût de la superproduction hollywoodienne Cléopâtre avec Liz Taylor, rendent parfaitement lisible le drame et permettent aisément, à distance, de reconnaître Amneris à sa somptueuse robe de faille d’or ou l’esclave Aïda à sa modeste tunique blanche ourlée d’un voile bleu. Dans cette esthétique à l’ancienne, le maquillage d’Amonasro reste discret mais certains s’étonneront sans doute de trouver encore une black face sur une scène d’opéra en France en 2025…
Parmi les tableaux de ce grand livre d’images aux couleurs pimpantes comme un mur de hiéroglyphes fraichement repeint, on retiendra surtout l’acte du Nil, baigné de lumières bleutées somptueusement conçues par Patrick Méeüs, beaucoup plus réussi que l’attendue scène du triomphe platement statique malgré les centaines de figurants réunis sur le plateau. Au début du deuxième acte, le va-et-vient des suivantes d’Amneris démontre le talent de Paul-Émile Fourny à composer des tableaux de foule convaincants mais c’est indiscutablement le dernier tableau qui frappe le plus le spectateur : rejoint dans la mort par Aïda qui s’est glissée dans le tombeau, Radamès expire au côté de sa bien-aimée, en majesté, assis hiératiquement tous les deux sur des trônes dans l’attitude des couples de divinités qu’on peut voir dans la section d’égyptologie des plus grands musées du monde. Et l’opéra de se conclure sur le vœu que faisait Radamès dans son premier air : offrir à Aïda « un trono vicino al sol ».
Plein les oreilles
Si on ne peut qu’applaudir des deux mains à la volonté de partager Aïda avec le plus grand nombre dans une louable démonstration d’Art pour tous, qu’il nous soit permis d’être autrement plus réservé sur la réalisation musicale de cette représentation lyrique donnée dans l’enceinte d’un stade de football.
Si l’acoustique exceptionnelle du théâtre d’Orange (5.000 spectateurs) ou des arènes de Vérone (22.000 places assises) permettent sans difficulté de partager l’opéra dans des lieux immenses, force est de reconnaître qu’une enceinte sportive n’a pas les mêmes qualités et qu’une sonorisation s’avère indispensable. Sur les bords du lac de Constance, pour un public équivalent à celui de cette soirée messine, le festival de Bregenz démontre depuis de nombreuses années qu’il est possible d’amplifier la musique lyrique dans des conditions sonores largement satisfaisantes mais il faut pour cela un matériel et une ingénierie avec lesquels le spectacle de Metz est incapable de se mesurer.
Placé face à la scène, dans la tribune haute habituellement réservée à la presse sportive, la retransmission sonore du spectacle frôlait la catastrophe, surtout dans la restitution de la masse orchestrale uniformément pâteuse. Dès les premiers accords du prélude, l’impression qui s’impose est celle d’écouter un 33 tours d’avant l’invention de la stéréo : sans profondeur ni effets de perspective, les plans sonores sont superposés les uns aux autres sans qu’on puisse réellement se prononcer sur la qualité des différents pupitres ni sur la capacité du chef à tenir tous ensembles les musiciens de sa phalange. La configuration de l’orchestre ne favorise pas non plus la lisibilité musicale du spectacle : par peur de l’orage, les instrumentistes de l’Orchestre national de Metz Grand Est n’ont pas pu prendre place sur la pelouse, entre la scène et le public ; ils ont été contraints de se mettre à l’abri dans une tente, derrière le podium, et les chanteurs n’ont pour repère qu’un retour vidéo du chef grâce à des moniteurs disposés en pied de scène.
Pour autant qu’on puisse en juger, le clarinettiste qui accompagnait l’introduction de l’air du Nil, au début du IIIe acte, a la virtuosité nécessaire pour convoquer la nostalgie dont Aïda est submergée à ce moment du drame et le chef, Paolo Arrivabeni, est à son affaire avec l’énorme mécanique qu’est devenu l’orchestre verdien dans les ultimes compositions du Maestro. Ses choix de tempo sont cohérents, les grandes scènes de foule qui nécessitent le tutti de l’orchestre et des choristes s’appuient sur la colonne vertébrale d’une direction pointilleuse mais le volume tonitruant de la sonorisation engloutit dans son magma toute tentative de subtilité – ce dont souffre surtout la mort des héros qui requiert habituellement un art consommé des pianissimi diaphanes.
Des solistes, on ne peut donner que quelques impressions sans préjuger de leur capacité à assumer aujourd’hui les mêmes rôles dans une production traditionnelle.
Au début des années 2000, le ténor argentin Marcelo Alvarez avait réussi en quelques disques à s’imposer naturellement comme l’un des héritiers de Placido Domingo et beaucoup se souviennent encore de l’avoir entendu en 2002 au Châtelet dans Lucie de Lammermoor : assurant au côté de Patrizia Ciofi la reprise de la production lyonnaise où avaient triomphé Roberto Alagna et Natalie Dessay, il possédait alors un timbre de ténor solaire, un contre-ut percutant et des nuances de velours à faire se pâmer n’importe quel dilettante. Vingt ans de fréquentation des plus grandes scènes lyriques du monde et de rôles de plus en plus lourds ont bien évidemment changé son instrument mais c’est un Marcelo Alvarez des grands soirs qui campe Radamès dans cette représentation messine. Comme le cheval qui prend peur avant l’obstacle, le si bémol conclusif de « Celeste Aïda » est certes hésitant et maladroitement projeté mais le ténor argentin a tôt fait de reprendre la confiance et de s’imposer comme un général égyptien de tout premier plan. Si Marcelo Alvarez n’est pas un authentique spinto, du moins en maîtrise-t-il la technique, ce qui lui permet de survoler l’acte du Nil et de terminer la représentation très en voix, capable encore de distiller des pianissimi arachnéens.
Dans les rôles des rivales Aïda et Amneris, Elena O’Connor et Emanuela Pascu forment un tandem de haut vol et possèdent chacune une voix à l’ambitus impressionnant ! Habituée des rôles de grand soprano dramatique, Elena O’Connor a déjà chanté Aïda sur de nombreuses scènes européennes et américaines, y compris à Orange dans la production de Paul-Émile Fourny. La sonorisation du spectacle a beau saturer la restitution de ses aigus, la soprano américaine s’est approprié le rôle de l’esclave éthiopienne au point d’en délivrer un portrait nuancé, dramatiquement très engagé et vocalement impressionnant. Si « Ritorna vincitor » séduit, c’est davantage la mélopée nostalgique de « O patria mia » qui touche au cœur, Elena O’Connor parvenant à y infuser une émotion qu’elle a le talent de réussir à partager malgré des conditions sonores hasardeuses. Face à elle, Emanuela Pascu campe une princesse égyptienne taillée dans le plus beau marbre : la pulpe du timbre de mezzo est opulente et les scènes où les deux rivales s’affrontent sont proprement électrisantes à l’image du duo du début de l’acte II.
La distribution des voix masculines graves est malheureusement plus inégale. En roi d’Égypte, Giovanni Furlanetto est à la peine en dépit d’un pedigree qui parle pour lui. On portera donc au crédit de la sonorisation défaillante le timbre fantomatique et désincarné qui, jamais, ne réussit à vraiment s’imposer dans les ensembles de la scène du triomphe. Mieux restituée et autrement plus intéressante est la voix de Mischa Schelomianski dans le rôle de Ramfis : fidèle à la tradition des grandes basses russes, il déploie tout au long de la soirée un timbre profond et puissant qui dessine le portrait d’un grand prêtre ombrageux. Mais c’est incontestablement Massimo Cavalletti qui, dans le rôle d’Amonasro, domine de la tête et des épaules le plateau masculin de la soirée ! Giuseppe Verdi n’est jamais aussi bien inspiré que lorsqu’il compose pour des personnages de pères dialoguant avec leur fille : dans Aïda, le duo du troisième acte, au bord du Nil, est de la plus pure eau verdienne et offre à son interprète masculin des passages sublimes qui mettent particulièrement en valeur la vocalità du fameux baryton-Verdi. Massimo Cavalletti a précisément toutes les qualités de ce type de voix : un timbre d’un velours inouï, mordoré dans les aigus et tendre jusque dans les notes les plus basses ; une autorité de projection qui convient idéalement à son personnage de roi déchu et une longueur de souffle qui lui permet d’affronter les passages les plus tempétueux de l’orchestre. Parmi tous les interprètes, c’est incontestablement celui qu’on serait le plus curieux de réentendre à Metz (ou ailleurs) dans des conditions acoustiques optimum.
Dans les rôles plus brefs du messager et de la grande prêtresse, Teddy Métriau et Léonie Renaud bénéficient d’une formidable exposition et retiennent l’attention pour leurs jolies qualités de timbre et de phrasé cantabile. Il faut souhaiter que leur participation à ce spectacle ait permis à certains directeurs de maisons d’opéra de les remarquer pour leur offrir, dans les prochaines années, des rôles plus exposés.
Comment imaginer Aïda sans chœurs ni ballets ? Là aussi, les forces messines n’ont pas démérité et il convient de les saluer toutes. Renforcé par le chœur de l’Opéra national de Lorraine et quelques chanteurs surnuméraires, le chœur de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz s’est acquitté plus qu’honorablement des grandes scènes de foule. Les imprécations « Guerra ! guerra ! », amplifiées par la sonorisation, sont particulièrement bien en place et témoignent d’un engagement sans faille. Les scènes de ballet, bien qu’un peu superfétatoires, participent elles-aussi d’une esthétique d’une autre époque… Eu égard à la qualité musicale des danses composées par Giuseppe Verdi, il est de tradition de ne pas les couper : pour les illustrer, Gilles Schamber a conçu des chorégraphies lisibles à distance et d’une sobre efficacité.
Au terme de trois heures de grand spectacle, le public réuni dans l’enceinte du stade Saint-Symphorien n’est pas avare de ses applaudissements et réserve même un accueil triomphal à l’ensemble de la troupe réunie sur le plateau dans un état d’euphorie palpable. S’agissait-il pour autant d’une grande soirée d’opéra ? Musicalement parlant, avec toutes les réserves évoquées dans ce compte-rendu, il est légitimement permis d’en douter mais l’enthousiasme des spectateurs quittant le stade était tel qu’il faut bien se résoudre à l’évidence : la musique de Verdi a sincèrement touché ce soir des individus qui assistaient pour la première fois à une représentation lyrique dans son entier.
C’est après le bal qu’on paie l’orchestre : il serait intéressant de mesurer, au cours de la prochaine saison messine, la part de nouveau spectateurs amenés à l’opéra par cette Aïda hors-norme. Il serait regrettable cependant que les travaux entrepris cet automne dans la salle de la place de la Comédie douchent illico l’enthousiasme des nouveaux convertis.
Aïda : Elena O’Connor
Radamès : Marcelo Alvarez
Amneris : Emanuela Pascu
Amonasro : Massimo Cavalletti
Ramfis : Mischa Schelomianski
Le roi d’Égypte : Giovanni Furlanetto
La grande prêtresse : Léonie Renaud
Un messager : Teddy Métriau
Orchestre national de Metz Grand Est, dir. Paolo Arrivabeni
Chœur de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz, chœur de l’Opéra national de Lorraine et Chœurs supplémentaires
Cheffe de chœur : Nathalie Marmeuse
Ballet de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz
Cheffe de ballet : Laurence Bolsigner-May
Maîtresse de ballet : Maud Wachter
Mise en scène : Paul-Émile Fourny
Décors d’après l’idée originale de Benoît Dugardyn
Costumes : Giovanna Fiorentini
Lumières : Patrick Méeüs
Chorégraphie : Gilles Schamber
Cheffe de chant : Silvia Magagni
Assistanat à la direction musicale : Bertille Monsellier
Aïda
Opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi, livret d’Antonio Ghislanzoni d’après une intrigue d’Auguste Mariette, créé à l’Opéra khédival du Caire le 24 décembre 1871.
Stade Saint-Symphorien de Metz, représentation du vendredi 6 juin 2025.